Dans ce troisième volume des salauds gentilshommes, nos compères vont se retrouver à Karthain, contraints de devoir composer avec les exigences des mages esclaves afin de tenter de sauver l'un d'entre eux, laissé dans une situation critique au dénouement Des horizons rouge sang.
La république des voleurs ressemble ici davantage au premier volume, Les mensonges de Locke Lamora, avec les fenêtres ouvertes sur le passé et une intrigue plus resserrée. le théâtre remplacera ici le monde des truands, de la pègre et celui de la voile et des pirates, dont une grande partie de l'intrigue. Celle-ci offrira à
Scott Lynch l'idée d'écrire une tragédie et de placer ses personnages dans une pièce de théâtre.
L'idée est originale car elle permet de réunir l'ensemble de la bande, même si leur rassemblement à lieu dans le passé et sous d'autres cieux que ceux de Camorr. Voici l'opportunité de vivre des expériences qui vont se révéler plus dangereuses que prévu !
La partie contemporaine de l'intrigue offrira un affrontement entre certains membres de la bande sur fond d'élections… Nous nous retrouvons avec des jeunes gens bien décidés à tenter un nombre plutôt impressionnant de coups fourrés pour arriver à leurs fins.
L'ensemble est plutôt sympathique. le style de l'auteur, très bien retranscrit grâce à l'excellence du travail de traduction, tiendra le lecteur en haleine. Mais hélas il faut bien reconnaître que de nombreux défauts viennent gâcher le plaisir.
Comme de coutume, le roman est long (pas loin de 700 pages en grand format) et une partie non négligeable de l'intrigue est occupée par les intrigues amoureuses de deux membres de la bande, au passé et au présent. L'ensemble prendra la forme d'un jeu du chat et de la souris (ou du je t'aime, moi non plus) qui lasse très rapidement. La place prise relaye un certain nombre de personnages dont l'ombre (Jean, les Sanza) ou dans l'oubli (Chains).
Le scénario principal manque également d'ambition. Certes, le temps est bien rempli, nos compères sont bien occupés à se créer des problèmes, mais tout cela manque de perspective. L'explication sera donnée en fin de volume, elle parait crédible, mais elle n'en reste pas moins pénalisante.
Tout ce chemin pour en arriver là… la déception reste bien présente malgré un voyage littéraire marqué par de nombreux points de vue sympathiques.
Voici une lecture addictive, qu'il est impossible de lâcher en court de route, malgré un dénouement qui n'étonnera personne et qui ouvre une perspective qui semble, à première vue, commode et un brin télescopée… Si La république des voleurs n'est pas le meilleur roman de la série, il réserve néanmoins de très bons moments !