Il était las et content de rester un moment assis sans avoir à penser, supposer, douter, croire à demi ou raisonner ; content de savoir, maintenant, et de ressentir le véritable soulagement physique qui accompagnait ce savoir. L’argent appartenait à Rindo. Peut-être l’avait-il su depuis le début. Non, il en avait eu l’intuition ; ce qui n’était pas la même chose que d’en avoir réellement connaissance.
C’était un gentleman. Il était galant, et c’était l’un des rares garçons de mon établissement à traiter les filles avec respect. Son péché originel ? Il était également boursier de notre école privée, et ses parents habitaient un trois-pièces dans une maison construite quinze ans auparavant et séparée en deux appartements. Il n’était tout simplement pas assez riche pour qu’on m’autorise à sortir avec lui. Il n’avait pas le genre de pedigree que ma mère briguait pour moi.
Ses baisers sont un chocolat noir plein de substances euphorisantes.
Tout ce dont je rêve n’a pas eu lieu. Une nuit, j’ai rêvé que mes parents m’avaient offert un cheval pour mes sept ans. Je sais pertinemment que ce n’est pas arrivé. Non que nous n’ayons pas eu l’argent nécessaire, mais parce qu’il n’y avait aucune chance pour que mes parents m’offrent quelque chose dont j’avais terriblement envie. Ils m’offraient ce qu’ils estimaient que je devais avoir. « Maman sait mieux que toi », et tout et tout.
La confiance et la foi en quelqu’un ne se décrètent pas. Elles se font jour au cours d’une relation.
« C’est tout. » Seulement trois mots, mais ils résonnent de manière si condescendante chaque fois que je les entends ! Ils me disent que tout ce que je vois en rêve ou dans mon souvenir est inventé, ou n’est qu’une approximation de la vérité, des événements qui ont réellement eu lieu dans la vraie vie. Ces trois mots me disent que je suis une idiote de croire mes rêves au lieu de croire mon petit ami qui m’aime. C’est du moins ce que l’on m’a dit.