AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ogusta


Adriana mater fonctionne comme une tragédie grecque et le texte y ressemble, enfin c'est un avis personnel non basé sur une analyse littéraire, mais je trouve que ce texte se rapproche davantage d'Antigone que d'Hamlet. L'atmosphère un peu sauvage des Balkans y est sans doute pour beaucoup.

Adriana, jeune femme plutôt fière, éconduit un jour Tsargo ivre et plutôt misérable. Certains le qualifient de méprisable. Personnellement, au début de l'histoire il me ferait presque pitié ! Quand éclate la guerre, celui-ci devenu soldat, abuse de son pouvoir pour la violer. de cet acte vil Adriana mettra au monde un fils, Yonas. Maalouf escamote la jeunesse et l'enfance de ce fils pour en faire un jeune homme. Par contre, il revient sur les interrogations de la mère : Yonas ressemblera-t-il à Tsargo ? En effet, elle a choisi d'élever et d'aimer le fruit du monstre. Sera-t-il son fils, celui auquel elle a appris l'amour et la respect de la vie ou porte-t-il en lui l'esprit du père, sa violence, son alcoolisme latent, son mépris de la femme ?

En fait, Adriana est un récit très actuel. Est-on issu d'un programme génétique ou de notre éducation, de notre contexte ? Yonas peut-il devenir quelqu'un de bien ? Pouvons-nous dépasser les codes, nous échapper de nos origines (même inconnues) ? Qu'est-ce qui fait de nous des individus doués de raison et de sentiments (bons ou mauvais), le déterminisme ou le choix ? La naissance ou l'amour maternel ?

Bref, j'ai aimé cette histoire même si je préfère quand Maalouf écrit des romans. J'ai du mal à me construire mes propres images à partir de dialogues. Enfin, ce n'est pas le but, il s'agit avant tout d'un opéra.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}