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Critique de JeanPierreV


Un beau roman prenant pour cadre le village libanais de Kfaryabda dirigé par un cheikh amateur de femmes…il demande régulièrement aux femmes de son village de lui apporter quelques fruits ou quelques douceurs au moment de la sieste, et tout le monde sait qu'il est père de nombreux enfants dans le village. Et un jour il demande à la belle Lamia, épouse de son intendant Gérios de lui apporter des fruits pendant sa sieste.
Quelques mois après naît un garçon, qu'il prénomme comme si c'était son propre fils Abbas. Heureusement les parents arrivent à donner à cet enfant le prénom de Tanios…Il n'en fallait pas plus pour semer un doute jamais éclairci dans l'esprit de chacun: qui est le vrai père de Tanios ?
Le lecteur va suivre la vie de ce gamin et son adolescence, racontée par un ancien du village le vieux Gebrayel, Tanios gamin sage et studieux, reconnaissable entre mille, ses cheveux blanchirent très tôt, s'accordant ainsi très bien avec sa sagesse naturelle.

En suivant la vie et les aventures de ce personnage principal du roman, le lecteur assistera à l'arrivée des anglais qui prennent pied dans ce Liban catholique en créant des écoles, sans doute pour y implanter la religion anglicane, un Liban où s'exercent tour à tour les pouvoirs de l'émir, du patriarche catholique, du curé du village…et de sa femme, des idées révolutionnaires venant de France….un Liban féodal sous influences turques et égyptiennes, un Liban d'amour et de violences, de meurtres, d'intrigues, de trahisons et de guerres, d'alliances, de mésalliances et de ruse, un Liban communautaire où druzes et catholiques cohabitent mais peuvent d'affronter
Et dans les dernières pages nous apprendrons pourquoi tous les rochers ayant un nom, il est interdit de s'asseoir sur le Rocher de Tanios
S'appuyant un fait historique qu'Amin Maalouf nous dévoile à la fin du livre, il précise « ..tout le reste n'est qu'impure fiction »
Pour le vieux Gébrayel narrateur : « Les faits sont périssables, crois-moi, seule la légende reste, comme l'âme après le corps, ou comme le parfum dans le sillage d'une femme », alors suivez le parfum de cette « impure fiction », prix Goncourt 1993, le talent de conteur d'Amin Maalouf qui étourdit le lecteur, le séduit, lui donne de belles heures de lectures.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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