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Critique de le_Bison


A sa maman Pauline, à sa ville lumière. Après avoir évoqué ses souvenirs avec Papa Roger en regardant survoler des cigognes à l'âme éternelle, je retrouve mon ami Alain. On s'est croisé, tu m'as souri, je t'ai écouté, j'étais enchanté, alors je te considère comme un ami, tu étais trop occupé, une file s'était amassée derrière moi, attendant que tu leur dédicaces ton dernier roman, une foule en délire surchauffés presque comme contre le combat entre Mohamed Ali et Georges Foreman au Stade du 20 Mai à Kinshasa. Tu étais donc bien occupé, comme quand tu rentres au pays après un voyage vers l'Europe et les Amériques de plus de 25 ans. Sinon, penses-tu, je t'aurais invité à boire une bière, derrière la Boite à Livres, et je t'aurais écouté pendant des heures et des heures, évoqué le quartier Trois-Cents de ta ville Pointe-noire et ses lumières dans la nuit noire illuminée juste par quelques étoiles et quelques sourires de ces filles et de ce grand écrivain que je suis et bois du regard avec mon verre cassé.

Tu as rarement l'occasion de revenir, même pour les funérailles de maman Pauline tu t'es abstenue, le coeur déchiré, c'est donc l'occasion de revoir tes tantes et tes oncles, tes cousins et maintenant tes neveux, la famille est toujours aussi grande et vit dans des parcelles aussi petites. Mais la chaleur des souvenirs en ferait presque oublier le soleil de Santa Monica et ses corps huilés. Ici c'est l'huile d'arachide que tu sens, de grandes marmites de poulet qui se mijotent dans des cuisines et des mamas en pagnes. Ici c'est la poussière des rues qui se soulève sous les sandales des enfants qui courent, comme le sable de la plage de Santa Monica emporté par les roues des gros quatre-quatre aux vitres teintées. Maman Pauline n'y est plus mais son âme y est restée. Elle te regarde, et te guide à travers les souvenirs qui te restent de ta ville d'enfance, ta ville avant que tu ne débarques en France. Tu retrouves ainsi ce vieux cinéma Rex, transformé en église ou en mosquée. Tu retournes à ton lycée Karl-Marx, bien sûr les professeurs ont changé, les tiens sont retraités ou décédés. Il y a même une plaque qui t'y est dédié. Car tu es devenu un homme important, plus même qu'un président. Tu es là pour faire survivre ton quartier, ta ville, ton pays. Tes souvenirs deviennent nos souvenirs, j'ai l'impression d'avoir partagé quelques intimités avec toi, je te suivrai d'ailleurs où tu voudras, surtout si tu voudras boire une bière avec Robinette.

Dans la poussière de Pointe-noire, j'y suis et je vois ses lumières, ses culs que j'admire sous la lune - oups ses sourires devrais-je dire sinon tu vas rire -, et dans la fureur d'un Black Bazar, j'y retournerais encore, l'air hagard mais certainement pas par hasard. Mon ami Alain, une nouvelle fois, tu m'as marabouté... comme Killian M'bappé.
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