Avant-propos du traducteur
Sauf erreur, on ignore entièrement en France George MacDOnald (1824-1905). C'est ignorer un poète, un romancier de la vie écossaise et par-dessus tout un merveilleux conteur. Dans une savante étude intitulée "Notes sur la foi en les fées et l'idée d'enfance", Jonathan Cott l'a appelé "le plus grand écrivain visionnaire de la littérature enfantine". C'est vrai, à condition de mettre l'accent sur visionnaire et de sous-entendre une vision profondément cohérente qui obtienne sans cesse l'adhésion du coeur. Si fantastiques que puissent être celles de George MacDonald, elles ne nous dépaysent jamais, elles créent au contraire pour nous un monde spirituel où nous reconnaissons une patrie. Et l'histoire selon laquelle elles s'ordonnent est un message - et même, disons-le, une véritable initiation.
Pierre Leyris.
Peut-être la meilleure chose qui pût arriver à la princesse eût-elle été de tomber amoureuse. Mais comment une princesse sans gravité pouvait-elle tomber de quelque manière que ce fût ?
Le roi la contemplait d’en bas, muet de stupeur, et tremblant de telle sorte que sa barbe frémissait comme herbe au vent.
Cela n’a généralement pas d’importance d’oublier quelqu’un, seulement il faut bien savoir qui on oublie. Malheureusement, le roi oublia sans le faire exprès, et le hasard tomba sur la Princesse Onsenrpentira, ce qui était fort gênant.
Il était une fois, il y a si longtemps que j’ai oublié la date, un roi et une reine qui n’avaient pas d’enfant.
Le roi se disait : Toutes les reines de ma connaissance ont des enfants, quelques-unes trois, d’autres sept, certaines douze, et ma reine n’en a pas un seul. Je me sens mal utilisé.
Il se décida donc à se fâcher avec sa femme à ce sujet. Mais elle supporta tout, comme la reine bonne et patiente qu’elle était.