Comme tout conte qui se respecte, un roi et une reine peinent à avoir un enfant. Lorsque cet heureux événement arrive, comme tout bon roi et reine en pleine félicité, ils oublient d'inviter tout le royaume. L'oubli n'est pas mineur, il s'agit de la propre soeur du roi, une femme étrange (auparavant oubliée par son propre père) et un peu sorcière qui voit dans cet oubli un affront insoutenable.
Le jour du baptême, elle décide donc de se venger et lance un sort de légèreté à la petite princesse.
Légèreté de corps et d'esprit : la petite s'envole, flotte, mais surtout glousse, rit, incapable du moindre sérieux. Avec les années, ce dernier point devient problématique.
L'enfant a cependant pu observer qu'elle était plus sérieuse et retrouvait un peu de gravité (terrestre notamment) dans l'eau. C'est pourquoi elle passe des heures à nager.
Comme tout bon conte, un prince se perd et arrive au royaume de la princesse légère ; il la découvre nageant et s'éprend d'elle. Mais la tante veille et ne supporte pas le bonheur de l'enfant ; elle décide donc de la priver de son lac adoré. Le lac va ainsi commencer à se vider, inexorablement ; c'est la panique dans le royaume et la princesse commence à dépérir mais des hommes font une découverte incroyable : une plaque de cuivre, au fond du lac (ou ce qu'il en reste), à côté du trou par lequel disparaît l'eau, explique que si quelqu'un se sacrifie à cet endroit, en bouchant le trou, l'eau ne s'écoulera plus.
Une grande annonce est faite mais personne, évidemment, ne souhaite se sacrifier. Jusqu'au moment où le prince décide de donner sa vie pour redonner le sourire à sa princesse. Son seul souhait : qu'elle reste à ses côtés, dans une barque, jusqu'à ce qu'il se noie, ce qu'elle lui accorde bien volontiers, avec légèreté.
Le grand jour arrive et l'eau monte, le prince coincé dans le trou qui a cessé de laisser passer l'eau. La princesse discute, s'ennuie, trouve le temps long, incapable de percevoir la gravité de la situation. Mais Au moment où l'eau recouvre le visage de son amant, un voile semble se dissiper dans son esprit. Elle sauve son prince, préférant sa vie à son lac et, pour la première fois de sa vie, pleure.
Le sort est levé : l'eau (du baptême) l'a sauvée et les amants peuvent vivre heureux.
ah oui : et la tante est évidemment morte, par l'eau.
C'est un bon conte, agréable, sur le passage à l'age adulte, aux responsabilités. Je ne sais pas si le texte original présente autant d'humour que la libre traduction de PIerre Leyris, mais les conteurs, tout en prenant au sérieux leur travail, se moquent gentiment de leurs personnages et revendiquent une tradition littéraire qu'on se plait à souligner.
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