Citations sur Les oiseaux de malheur (La Malédiction des Hallman) (27)
— Comment savez-vous que nous avons fait le mur ?
Je ne pris pas la peine de lui expliquer que ce n’était qu’une expression qui semblait avoir touché un sens littéral.
— Vous étiez plusieurs à vous échapper ?
Il ne répondit pas. Toujours posés sur mon visage, ses yeux se plissèrent d’un air suspicieux.
— Où sont les autres, Carl ?
— Il n’y en a qu’un seul, dit-il d’une voix hésitante. Peu importe son nom. Vous le lirez dans les journaux de toute façon.
— Pas forcément. Les journaux ne parlent de ce genre d’affaires que si les fugitifs sont dangereux.
— Êtes-vous certain que votre frère vous gardait enfermé ?
— Absolument. C’est lui qui m’a fait interner. Lui et le Dr Grantland, ils ont forcé Mildred à signer le formulaire. Une fois que j’ai été interné, il m’a coupé du monde. Il n’est jamais venu me voir. Il leur a fait censurer mon courrier, pour que je ne puisse même pas écrire de lettres.
Les mots sortaient de sa bouche de plus en plus vite, cascadaient, trébuchaient les uns sur les autres. Il se tut et déglutit. Sa pomme d’Adam monta puis descendit comme un clapet à bille sous la peau de sa gorge.
— Vous ne pouvez pas comprendre ce que c’est que d’être coupé du monde comme ça, sans rien savoir de ce qui se passe. Oh, bien sûr, Mildred venait me voir aussi souvent qu’elle pouvait, mais elle non plus, elle ne savait pas ce qui se passait. Et nous ne pouvions pas parler librement à propos des histoires de famille. Ils lui interdisaient de me voir ailleurs que dans la salle commune, et il y avait toujours un infirmier ou une infirmière qui pouvait nous entendre. Comme si on ne pouvait pas me laisser seul avec ma propre femme.
— Pourquoi, Carl ? Étiez-vous violent ?
Un client d’avant petit déjeuner était la dernière chose dont j’avais besoin ce matin-là.
— Pardonnez-moi. Je suis très confus, n’est-ce pas ? J’ai passé la moitié de la nuit à m’enfuir.
— À vous enfuir d’où ?
— De quelque part. Peu importe où.
Son visage demeura hermétiquement inexpressif, comme sidéré. Il était en train de se rappeler l’endroit en question.
— Je m’appelle Carl Hallman. Je sais qu’il est très tôt. Je n’ai pas dormi de la nuit.
Il vacilla et s’appuya au chambranle de la porte. Sa main était noire de crasse et arborait sur le revers des éraflures sanglantes.
— Vous avez eu un accident, Hallman ?
— Non. (Il hésita un instant, puis poursuivit plus doucement.) Il y a eu un accident. Mais je n’y étais pas. Pas de la manière dont vous pensez.
— Qui y était ?
— Mon père. Mon père est mort.
— Cette nuit ?
— Il y a six mois. C’est une des choses que je veux vous demander. Enfin, dont je veux parler avec vous. Pouvez-vous m’accorder quelques instants ?
— Je m’appelle Carl Hallman. Je sais qu’il est très tôt. Je n’ai pas dormi de la nuit.
Il vacilla et s’appuya au chambranle de la porte. Sa main était noire de crasse et arborait sur le revers des éraflures sanglantes.
— Vous avez eu un accident, Hallman ?
— Non. (Il hésita un instant, puis poursuivit plus doucement.) Il y a eu un accident. Mais je n’y étais pas. Pas de la manière dont vous pensez.
— Qui y était ?
— Mon père. Mon père est mort.
— Cette nuit ?
— Il y a six mois. C’est une des choses que je veux vous demander. Enfin, dont je veux parler avec vous. Pouvez-vous m’accorder quelques instants ?
J’éTAIS en train de rêver d’un grand singe nu vivant seul dans une cage. Son problème était qu’il était constamment harcelé par des gens qui cherchaient à entrer, et cela le maintenait dans un état de tension nerveuse perpétuel. Je me réveillai en sueur, conscient qu’il y avait quelqu’un à ma porte. Non pas à la porte d’entrée, mais à la porte de la cuisine qui donnait sur le garage.
J'avais du mal à dire s'il délirait. Comme n'importe quel détective privé, j'avais déjà eu affaire à mon lot d'individus mentalement dérangés, mais je n'avais rien d'un expert.
Mlle Parish avait un équipement émotionnel à la hauteur de son superbe équipement physique. Le ciel orageux obscurcit de nouveau son regard, et elle y ajouta quelques éclats de foudre.
Un client d'avant petit déjeuner était la dernière chose dont j'avais besoin ce matin-là.