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Critique de Myrtle


L'enfant sans nom n'est pas un roman policier comme les autres. Il risque de fortement vous bouleverser tant les destins de ses personnages sont plombés.

Clara est thanatopractrice. Elle évolue entre deux univers : celui des morts, auxquels elle apporte les derniers soins, et la vie, que représente sa serre aux fleurs rares et exotiques.

Elle est renfermée, ne sort jamais et ses seules fréquentations demeurent son « chef », Linus, et sa femme, Alma, qu'elle considère comme des parents d'adoption.

Un jour apparaît une petite fille brune au teint cireux. Trecie a 8 ans et ressemble étrangement à Clara. Nullement intimidée par l'ambiance morbide du lieu de travail de notre héroïne, elle se confie vaguement avant de se volatiliser, tel un fantôme.

Déjà intriguée par cette présence évanescente, Clara va sombrer dans l'horreur quand elle la reconnaît sur la cassette video d'un pédophile…

Le policier Mike et son équipe vont se charger de l'affaire… Mais le lecteur ne se retrouve pas face à une enquête de plus. Tout est désespérément sombre dans cet ouvrage. Les vies des personnages sont toutes remplies de drames : Mike a perdu sa femme dans un accident de voiture, Linus et Alma leur fils, et notre héroïne possède un passé très proche de la petite Trecie… Nous découvrons avec horreur ce que Clara a vécu, au fil du roman, lorsqu'elle se rappelle certaines scènes de sa jeunesse. Pour vous donner un exemple, la grand-mère qui l'a élevée n'a rien à envier à la mère de Carrie, dans le roman et le film éponymes ! Et encore, je ne vous ai pas tout dévoilé.

Il y a aussi « Aimée X », la petite fille retrouvée morte il y a un an, atrocement mutilée, et que personne n'est jamais venue réclamer… Son meurtrier court toujours… Mais peut-être que l'affaire de la petite Trecie livrera certains indices ?

Le roman ne verse jamais dans le pathos écoeurant. La vie et ses drames sont évoqués simplement, même si certaines scènes vont très loin dans l'horreur. Clara, constate, sans émotion « Je me suis rendue dans des familles comme celle de Trecie, aux mères indignes et aux beaux-pères violents. En général, c'est le corps de la femme que je viens y chercher ; parfois, cependant, c'est celui de son fils adolescent, tué parce qu'il a voulu la protéger. Ce sont des maisons bien connues des services sociaux, où la police est appelée au bout de longues nuits de querelles arrosées de whisky. »

Tout n'est que fatalité autour de Clara, et pourtant tous continuent à se battre. On est loin des romans niais où l'amour, omniprésent, sauve tout. Ici, pas de poudre aux yeux, seuls des faits bruts et des êtres humains qui utilisent leur force de caractère pour s'en sortir.

Le suspense du roman est préservé d'une main de maître par l'auteur qui distille des informations sur le passé des protagonistes au compte-gouttes : Pourquoi Clara ne cesse de tortiller une mèche de ses cheveux dès qu'elle se sent mal à l'aise ? Qui est Trecie, qui disparaît lorsque l'on s'y attend le moins, en laissant derrière elle une mèche de cheveux attachée avec une tige de fleur ?

Tant de réponses qui vous attendent au fil de l'ouvrage, et à sa fin, bien sûr, si tour du moins vous avez les tripes d'aller jusqu'au bout ! Croyez-moi, cela vaut le coup.
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