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Critique de herve_14


Un an après Désirer à tout prix, son premier essai consacré au désir et à la sexualité, Tal Madesta revient avec un deuxième livre au ton assez différent. Cette fois-ci, c'est un aperçu de son propre parcours de transition qu'il nous livre, dans un texte qui oscille entre témoignage et essai sur les parcours de transition, voire récit littéraire ai-je envie de dire, tant l'écriture est ciselée et contribue à donner de la puissance au propos. le livre est découpé en chapitres courts, dont le titre donne déjà le ton d'un parcours de transition de genre : s'oublier, douter, disparaitre, mais aussi s'inventer, s'armer ou aimer. le titre, La fin des monstres, fait référence à un discours de Paul B. Preciado, dans lequel il se définissait comme « un monstre qui parle ». Tal Madesta lui, refuse d'endosser cette étiquette, et retourne complètement le paradigme de la monstruosité. Face à une transphobie qui s'affiche sans complexe, y compris dans certains courants féministes, et qui dans une simplification réductrice évoque généralement « LA question trans », Tal Madesta ré-humanise le sujet : autant de personnes, autant de parcours différents. D'ailleurs, celui de Tal Madesta s'éloigne nettement du moule de la transidentité telle que l'imaginent certains médecins ou certains juges, pourtant appelés à émettre un avis qui conditionnera la suite du parcours des personnes trans. Je ne chercherai pas à résumer le propos de l'auteur, il y a déjà dans la presse d'excellentes critiques, présentations et interviews (les Inrocks, Libération ou le Monde, rien que ça). Ce que je peux en dire, en revanche, c'est que c'est un texte très touchant, émouvant, dans lequel l'auteur livre son parcours dans ce qu'il a de plus intime, sans occulter ses propres peurs, ses doutes, son découragement, mais dont ressort aussi toute la beauté. Car la transition de genre n'est ni un choix, ni une mode. C'est une impérieuse nécessité. Au début de ma lecture, j'ai noté sur un bout de papier les phrases qui m'interpellaient ; au final, c'est presque le livre entier que j'aurais pu recopier. Mais il y en a une qui m'a particulièrement frappé : « nous sommes broyé.es par la fabrique des vrais hommes et des vraies femmes ». Cela s'applique à tous, personnes trans ou cisgenres, et même aux personnes transphobes ; leurs propos souvent haineux sont bien le fruit de cette fabrique mortifère.
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