AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bookycooky


Navalé a trente-neuf ans, et l'essentiel de son existence est déjà derrière elle. C'est du moins ce qu'elle affirme, restant indifférente au temps et l'usant avec une libéralité quasi indécente. Ayant perdu son mari et son jeune fils dans un accident de voiture, la belle et brillante architecte va se condamner à une drôle d'existence. Elle loue un appartement dans une résidence de luxe pour personnes âgées, un endroit qui selon elle correspond le mieux pour elle à l'idée d'être nulle part, et se trouve un job de caissière dans un supermarché, un job pour l'aider à tuer le temps. L'indifférence totale à tout , voici son motto pour survivre à la douleur. Mais tant qu'on est vivant et sain d'esprit, l'indifférence a ses limites.....
D'un sujet sombre, l'écrivaine israélienne Mira Maguen que j'aborde pour la première fois avec ce livre, déploie une histoire poignante où s'y emboîtent d'autres aussi poignantes. Des personnages émouvants qui traînent tous un lourd passé et présent que chacun affronte à sa façon, et dont l'une d'elle conseille à Navalé, "Il faut que vous vous trouviez quelque chose qui vous rende fou, que vous développiez une obsession, c'est seulement comme ça que vous parviendrez à survivre".

Une lecture magnifique qui m'a nouée la gorge, mais aussi fait rire et sourire.
Pas facile de trouver ce mélange bien dosé, relativement rare dans un roman. J'ai adoré les personnages, surtout celui de Yonina-Jeanne d'Arc, la belle-soeur de Navalé, une sacré bonne femme d'une vitalité et honnêteté remarquable et qui n'a pas sa langue dans sa poche. Ici encore une fois La Littérature israélienne me subjugue !

"Je peux t'énumérer trois sujets dont traite la géologie : le temps, la matière et le changement......
Si je pouvais lui résumer mon existence d'après la trilogie du géologue, je lui dirais que le temps qui me fut imparti avec mon bien-aimé fut bref, que la matière ne résista pas au choc du métal contre la chair humaine. Et le changement ? D'une violence inouïe, à l'égal d'Hiroshima après la bombe atomique."
Commenter  J’apprécie          9815



Ont apprécié cette critique (93)voir plus




{* *}