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L'auteur aujourd'hui retraitée, est passionnée par la généalogie. C'est en faisant des recherches sur sa propre famille qu'elle a découvert par hasard qu'il y avait une enfant abandonnée dans sa lignée. Cela l'a émue et elle a voulu en savoir davantage sur cette petite fille, puis sur le devenir des enfants de l'Assistance Publique, à cette époque.
Au départ, elle voulait simplement transmettre le fruit de ses recherches à ses propres enfants mais peu à peu, à la lecture de ses écrits, ses proches l'ont convaincue de les éditer et d'en faire un roman.
J'ai eu la chance de la rencontrer à Siaugues-Saint-Romain l'été dernier. Sa sérénité, son sourire bienveillant et ses mots d'une grande modestie m'ont décidé à acheter son livre. J'ai été très touchée par la genèse de ce roman, et sa façon d'en parler...

Ce roman est donc l'histoire de cette petite fille abandonnée, une histoire entre réalité et fiction car bien entendu, l'auteur a comblé les manques grâce à ses nombreuses recherches sur le sujet tant historiques, géographiques que sociales, mais aussi grâce à sa propre histoire familiale et à ses ancêtres qui ont marqué son enfance et lui ont permis d'engranger de nombreux souvenirs.
Le roman débute à la naissance de Tousinte. On la trouve devant la porte de l'Hôtel Dieu du Puy entourée dans une couverture, le 1er novembre 1806, d'où le nom qui lui sera donné avec cette orthographe approximative, tel que inscrit dans les registres de l'orphelinat.
Sa mère Jeanne est une toute jeune fille qui s'est enfui de sa propre famille. Elle a été aidée en arrivant en ville, par Marie-Félicitée, une soeur de l'Hôtel-Dieu. Cette dernière a eu pitié de sa jeunesse et lui a trouvé du travail chez son père afin d'aider Antoinette sa nourrice, maintenant vieillissante, à entretenir la maison. le père de Marie-Félicitée, Thomas, malgré ses absences répétées n'a pas été insensible aux charmes de la jeune Jeanne, naïve et pure.
Marie-Félicitée va découvrir très vite le lien de parenté qui l'unit à ce bébé : la petite fille a elle aussi une marque de famille dans le dos comme sa soeur et son père. Elle ne peut laisser éclater la vérité et décide d'éloigner l'enfant au plus vite.
Tousinte est donc un tout petit bébé quand elle est confiée à un jeune couple, déjà parents qui demeure à Chanéac dans les montagnes des Hautes-Boutières, en Ardèche. Comme beaucoup, ils espèrent ainsi avoir un peu plus d'argent pour vivre. le mari, Pierre, aurait préféré un garçon pour aider à la ferme en plus d'Antoine, leur fils ! Sa femme Françoise veut surtout tenir à distance sa belle-mère qui envahit trop sa vie en lui donnant une occupation supplémentaire. C'est eux deux qui se décide à faire le voyage jusqu'au Puy au lieu d'attendre qu'un porteur dont c'est le métier, le leur amène, transis de froid et déjà affaibli.
Le voyage est éprouvant pour eux qui n'ont jamais quitté leur petite ferme. Des Hautes-Boutières, il fallait à l'époque gravir les montagnes pour traverser Borée, puis rejoindre le Plateau du Mézenc aux Estables, se diriger vers le Monastier, pour trouver une grange pour dormir. le lendemain, il fallait redescendre tôt vers la Loire pour franchir la rivière à Coubon, grâce à un bac et gagner enfin la ville du Puy. C'était une véritable expédition surtout quand la burle se mettait à souffler ou que le brouillard masquait les chemins.
Heureusement, en chemin, ils découvrent d'autres paysages, d'autres méthodes de culture et d'autres traditions, comme le couvige qui réunit les femmes à la veillée, dont Françoise n'avait jamais entendu parler, et durant lequel les femmes réalisent la dentelle du Puy avec leur carreau.
Munie désormais de sa médaille numérotée qu'elle ne devra jamais quitter et habillée avec les vêtements fournis par l'Assistance publique qui la désigne aux yeux des autres comme différente, la petite Tousinte qui a été rebaptisée Anne par le couple, va grandir.
Chaque été, la famille est visitée par Marie-Félicitée en personne à laquelle par prudence l'Assistance publique adjoint Jacques un donat, qui saura éloigner les hommes malveillants. L'Assistance publique ne laissait pas les enfants sans surveillance afin de prévenir les maltraitances, et de les changer parfois de famille ou tout simplement pour comptabiliser les morts qui étaient nombreux en ce temps-là chez les enfants en bas-âge.
En 1813, sa famille d'accueil ayant vécu beaucoup de deuil, Anne bien que n'étant pas malheureuse chez eux, est placée chez Guillaume Armand qui espère ainsi aider sa femme à sortir de la mélancolie dans laquelle elle est tombée depuis la perte de leur unique enfant.
Elle va s'y épanouir...

Ce roman est une réelle surprise. Non seulement il est bien écrit mais en plus l'histoire est prenante et émouvante, et c'est donc une belle découverte pour moi.
Il ne s'agit pas du tout d'après mois d'un roman du terroir, tel qu'on le définit habituellement mais si vous aimez en lire vous retrouverez dans ces pages beaucoup de ce que vous aimez dans ce type de roman car le lecteur apprend de nombreux éléments sur la vie paysanne et urbaine de cette région reculée de Haute-Loire et de la Haute-Ardèche durant le XIXe siècle et le début du XXe.
C'est pour moi avant tout un roman sociologique et historique qui traverse un siècle et demi de notre histoire et de l'histoire de la région.
C'est aussi un roman émouvant sur l'enfance abandonnée, parfois maltraitée, qui nous ouvre les yeux sur les moyens dérisoires mis en place pour suivre ces enfants et leur éducation, découvrir leurs conditions de vie souvent misérables jusqu'à ce qu'ils aient l'âge d'être placés voire de se marier, ce qui était rare.
Ce faisant, le lecteur s'attache à cette petite fille curieuse de tout qui mène bien entendu la même vie dure que celle de tous les enfants des fermes isolées à cette époque, dans une famille sous l'emprise totale de la religion. Elle n'ira pas à l'école car à cette époque, on n'y envoyait que les garçons et encore pas de manière régulière car ils devaient tous aider à la survie de la famille, aux travaux des champs, au travail quotidien auprès des animaux.

Chronique complète sur mon blog (lien ci-dessous)

Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Un très beau livre où la vie et la mort se bousculent dans un combat incessant...
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Ce livre n'est pas qu'un roman de terroir. La psychologie des personnages est finement analysée et les situations dramatiques ne sombrent pas dans le pathos.
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J'ai aimé cette histoire qui sort de l'ordinaire. Un seul bémol: un petit arbre généalogique aurait été le bienvenu pour appréhender plus facilement les liens familiaux entre les personnages. C'est pour ça que je ne mets que 4 étoiles
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Bravo pour ce superbe roman, à mi-chemin entre le roman d'aventure et le récit régional. Moi qui ne suis pas du tout roman du terroir d'habitude, je me suis laissée embarquée dans cette magnifique virée dans l'histoire d'une famille de Haute-Loire.
Années après années, on suit la généalogie de la famille. Pour autant, on s'accroche facilement aux protagonistes et on a de la difficulté à poser le livre.
On sent que l'auteure a voulu laisser une trace des événements découverts lors de ses recherches familiales. Mais ça ne l'a pas empêchée de retranscrire (ou de romancer ?) les émotions qui vont avec. On s'y croirait !
Bravo pour ce premier ouvrage. Très belle plume, qui plus est !
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En référence au préambule, l'auteur a peut-être un peu "bousculé ses ancêtres" (mais qui le sait vraiment ?) ou romancé leur vie mais c'est avant tout un très bel hommage qui leur est rendu eu égard à leur vie rude, vécue avec force, courage, conviction et dignité ! Au fil des pages, la vie de Tousinte et des siens se dévoile ... on a l'impression de la connaître un peu, comme si elle faisait partie de notre propre histoire. Impossible ensuite de regarder de la même façon l'Hôtel Dieu du Puy en Velay, la campagne ardéchoise ou la Loire à Coubon, lien entre deux mondes si bien décrits par l'auteur. Bravo !
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Super livre!
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