Citations sur Le Prince des Maudits, tome 1 : La fille de l'Araignée (9)
La meilleure défense est l'indifférence! La deuxième meilleure défense est la fuite. Dans le cas où ces deux possibilités ne seraient pas envisageables, pétez-leur un bras, cassez-leur les genoux, explosez-leur la tête par terre, puis éloignez-vous tranquillement.
C'est trop facile aussi de ressembler à Miss Monde dans ces conditions. Après, comment on peut lutter, lorsqu'on est mi-alsacienne, mi-normande? Le rejeton d'une cigogne et d'un camembert ne peut pas souffrir la comparaison avec celui d'un aigle et d'une cavale andalouse. Y a pas photo.
L'humour est la meilleure des armes face aux prédateurs, après la course, la gousse d'ail et le fusil bien sûr, mais on fait avec ce qu'on a !
- Et c'est quoi le plan ?
Pas facile à dire la bouche pleine.
- On lâche pas la balle, on court et la met dans le but, lança Barthel.
- Et si on la lâche ?
- On court, on la reprend et on la met dans le but.
- Comment on fait pour la reprendre ?
Éclat de rire général.
- Ben on cogne ! gloussa Robert en me tendant une gigantesque tranche de jambon posée sur une gargantuesque tranche de pain.
- Le départ, c'est la taverne, l'arrivée c'est la rivière.
- C'est où la rivière ?
- Là vers où tout le monde court.
Voilà qui est parfaitement clair.
Marre à la fin. Je m'étais battue pour ce lâche, j'avais récolté des bleus, des bosses, le visage zébré, les fesses en compote et Monsieur ne pouvait même pas allumer un petit feu de camp. Je ne lui demandais pas de sortir sa guitare et de chanter Youkaïdi, youkaïda, mais un minimum de participation.
Pourtant, monter le même cheval qu'un prince qui vous tient fermement par la taille et pose la tête sur votre épaule, ça en ferait fantasmer plus d'une dans ma classe. Même Audrey planterait là son Mike pour être à ma place. Enfin, si la douce cavale galopait sur une plage au soleil couchant. Pas entre les sapins, dans l'obscurité totale, au bord de profonds ravins, poursuivie par des spadassins déterminés à vous transpercer la peau.
- Suis le rythme du cheval, me conseilla Emil, tout à fait à l'aise sur la selle.
Sa remarque me rappela une chanson nulle que mes parents passaient dans leurs soirées entre potes. This i the rythm of the night, oh yeah, oh yeah. Ma version donnait This i the rythm of the horse, Oh aïe, oh aïe !
- Elles sont où, les écuries? demandai -je?
- Il faut descendre.
Forcément qu'il fallait descendre ! On n'a jamais mis des chevaux sur le toit Il était couillon en plus d'être mollasson? Est-ce que ça valait bien la peine que je risque ma vie pour un boulet pareil?
" -Sauvez-la ! Elle est dedans ! Par pitié !
N'écoutant que mon courage, je sautais à terre. Mon pied gauche se prit dans la rêne, je me retrouvais affalé dans la boue (...) J'imaginais sa mère ou sa sœur, prisonnières des flammes.
Je bondis dans le feu. (...) Personne ne répondait. Des flammèches volaient autour de moi, la charpente craquait.
J'entendis un drôle de bruit, à moitié couvert par le ronflement du feu. Bêêêêê(...)
-Châtaigne, remercie Monsieur qui t'a sauvé la vie.
La mâchoire m'en tomba. Emil explosa de rire. J'explosais de colère. Je hurlai:
-Quoi? C'était cette chèvre qu'il fallait sauvé ! J'ai failli me faire tuer pour une bique !