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Critique de Acerola13


Les éditions arléa nous offrent une compilation d'articles écrits par Curzio Malaparte lors d'un reportage au long cours en Ethiopie, dans les années quarante.

Amoureux de l'Italie et de sa grandeur, Malaparte se retrouve face à un pays colonisé (donc inférieur) où les paysages, l'architecture et l'histoire séculaire côtoient pourtant les légendes de Byzance et de Jérusalem. L'extraordinaire lumière des montagnes éthiopiennes aidant, l'écrivain finit par chanter la gloire de ce pays africain et à son "union" sacrée avec l'Italie, dont il retrouve régions et compatriotes sur place. On s'amuse donc de ce lyrisme où l'auteur aperçoit les Dolomites dans les montagnes éthiopiennes, perçoit l'accent de Romagne dans un petit village, accompagne l'armée italienne appuyée de ses ascaris pour traquer les méchants chiftas.

Ses écrits oscillent entre fascination pour l'Éthiopie et sempiternelle glorification des très supérieurs Romains, construction d'un "État blanc" en Afrique en instrumentalisant s'il le faut l'église copte, et critique d'une colonisation faite dans la douleur ou le mépris des habitants du pays. On trouve finalement bien peu de logique et de rationnel dans ses arguments, qui se contredisent tour à tour, mais plutôt une capacité à s'enflammer pour une cause ou un sujet et à le porter aux nues. Si les assertions de Malaparte crispent le lecteur du XXIe siècle, il faut reconnaître que ses descriptions de l'Éthiopie donnent envie d'y courir, et témoignent d'un véritable intérêt, au-delà de considération militaire ou de simple grandeur de l'Italie, pour ce pays de la Corne de l'Afrique.

La partie la plus truculente de ce petit ouvrage demeure sans doute les échanges épistolaires entre Malaparte et son ami rédacteur du Corriere de la Serra, qui le poursuit de multiples lettres lui réclamant les articles promis, tandis que l'auteur trouvent sans cesse de nouvelles excuses, disparaît plusieurs mois durant, ressurgit, promet les articles, en envoie de trop longs pour qu'ils soient publiés en l'état dans le journal...J'ai beaucoup ri de ce chassé-croisé et du culot incroyable de Curzio Malaparte, qui aura épuisé la patience de son interlocuteur, bien incapable de contraindre son volatile reporter.
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