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Critique de polacrit


Le Notaire de Pradeloup a été publié par les Presses de la Cité en 2009, puis en version poche par les éditions De Borée dans la collection Terre de poche. le style de Jean-Paul Malaval se distingue par un vocabulaire recherché, une écriture alerte et truculente: "Il aimait le bel ouvrage des vieux ébénistes, et celui-ci, un bureau Louis XV, était une réussite d'une époque où l'on ignorait encore le clou et la colle. Il ouvrit son tiroir délicatement, en sortit trois plumes, un encrier de marque Herbin. Cétaient ses préférées, celles qui lui avaient apporté le plus de bonheur dans sa vie de gratte-papier." (Page 83).

Corrèze. Juin 1963. le notaire de Galiane-sur-Sévère est à l'agonie. Les langues se délient. Les commères du village veillent au grain: il ne s'agirait pas que ce mécréant notoire parte sans avoir au préalable mis de l'ordre dans ses affaires, confessé ses péchés afin de monter au ciel l'âme apurée.
Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Car le notaire, qui toute sa vie a géré de main de maître les affaires des habitants du canton, gardant dans son étude les secrets de tout un chacun, n'est pas aussi respectable qu'on pourrait le croire. Sa double vie ne tarde pas à émerger au grand jour.
L'imminence de sa succession éveille questions et convoitises, une véritable boîte de Pandore. le fils et la fille accourent, se frottant les mains à l'avance. le partage des biens immobiliers et des valeurs accumulés au fil du temps est depuis longtemps réglé, pensent-ils. Mais une sacrée surprise les attend...

L'hôtel Pradeloup: une demeure à la hauteur de l'image que renvoie le notaire, sa position sociale, le prestige familial: à la mort de son père, Lazare n'avait absolument rien changé au décor: que du Directoire, du Récamier, du Louis-Philippe, un décor étouffant de reliques familiales qui en imposent certes, mais font ressembler la maison plus à un mausolée qu'à un endroit où il fait bon vivre.

Un gros coup de coeur pour ce roman vif, drôle, très bien écrit. Jean-Paul Malaval nous propose avec le Notaire de Pradeloup une farce à la Molière sur le thème de la famille bourgeoise, de l'argent et du pouvoir, de la piété filiale. Dans laquelle il se moque d'hommes et de femmes guidés par leur passions, leurs bassesses et leurs  mesquineries sordides, les égratignant parfois sauvagement. Une friandise qui pétille en bouche, que l'on savoure en la faisant doucement fondre sur la langue. Un rare moment de pur bonheur comme seuls les bons romans savent nous les procurer.
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