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Critique de samir_t7


Le deuxième roman de Mouloud Mammeri, publié en 1955, a peut-être la même beauté qu'on retrouve dans son premier La colline oublié ; mais le message voulu dans ce texte est encore plus profond. En plus de s'interroger sur cette coutume ancestrale commune à divers peuples méditerranéens qu'est la « vendetta », l'auteur met aussi la lumière sur le code de l'indigénat et tout ce qu'il avait d'infâme à l'époque coloniale. Avec le jeune Arezki, le Kabyle d'Ighzer mobilisé pour la Seconde Guerre mondiale, on est donc face à ce sentiment à la fois de fierté et d'indignité, de l'homme confronté à l'autre civilisation qu'il apprécie et toutes les nouveautés qui l'éloignent de la platitude de sa montagne, et cela grâce aux études et son maître ; mais en même temps c'est là qu'il prend conscience de l'immensité de ce fossé qui sépare les deux peuples pourtant si proches par la « force » des choses.
Tout cela est d'ailleurs merveilleusement peint par l'auteur ; d'abord avec son style qui se veut plus libre est plus fluide par rapport à d'autres écrits, mais aussi d'avoir opté pour une sorte de technique de collage (épistolaire) où il permet à Arezki, « l'indigène » cultivé, de donner libre cours à ses émotions, ses espoirs et ces déceptions de toutes sortes, notamment ce qui concerne la petite idylle avec la Française rencontrée durant la guerre, le tout d'une manière assez poétique.
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