C’est vrai : le pire, c’est l’expectative. Après, quand on sait, on n’a plus qu’à agir, qu’à se battre, on n’a plus le choix. Mais je déteste me sentir passive, dans l’attente. Et puis je me fais des nœuds au cerveau. Cela fait trois nuits que je dors mal.
Ils se connaissent tous les deux depuis leurs études, et si bien qu’ils n’ont ni filtre ni secret l’un pour l’autre. Loïc avait d’abord flashé sur Sylvain, et finalement plus que sympathisé avec la copine de celui-ci, tentant l’amour ailleurs. Ils formaient un trio improbable. Et si Sylvain avait choisi la carrière d’agent immobilier, les deux autres avaient opté pour s’associer dans la décoration d’intérieur, secteur dans lequel ils aiguisaient leur sens de l’esthétique, de la praticité et du confort.
Il n’y a rien de tel qu’un enfant pour remettre de la vie dans un esprit morne.
Il n’y a rien de tel que le travail pour oublier. Elle le sait depuis longtemps.
Cette peur, peut-être insensée, mais qui la dépasse. Ce n’est pas une question de manque de confiance dans le corps médical. C’est une question de méfiance vis-à-vis de son propre corps, de ce qu’il a été capable de produire, de sa capacité ou non à faire front, à gagner. À gagner avec ce qu’il lui reste de traitement, mais sans la chimio. La chimio, le pilier de ses derniers mois, son ancre, sa bouée, ce à quoi elle s’est accrochée. Alors, oui, elle attend son IRM… la septième. Elle attend le verdict. Et plus il approche, plus la peur grandit.
Tumeur...Tu meurs. C'est tout de suite beaucoup plus flippant.
Quand on a la tête dans le guidon sur la route de la vie à deux, on pédale et on avance. Et ça permet de ne pas tomber. Le couple, quand on s'entend bien, est un refuge, un cocon sécurisant. L'autre est là, nous soutient. C'est à la fois confortable et réconfortant. Rassurant. Sécurisant. Comme si rien ne pouvait arriver.
Lire quand elle était seule, ou tricoter quand elle était accompagnée.