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Critique de BazaR


Valerio Manfredi nous dépeint une magnifique fin de l'épopée d'Alexandre le Grand.
Enfin, quand je dis « fin », je veux parler de la deuxième moitié de cette incroyable saga, tellement il restait à conter.

C'est la partie du voyage la plus belle pour les yeux, avec les magnifiques cités de Persépolis, Ecbatane mais surtout Babylone. L'auteur est précis dans les descriptions mais lyrique aussi. La nature aussi étonne le lecteur comme les Macédoniens : des montagnes d'une hauteur inimaginables, des fleuves incroyablement larges, des steppes qui sont comme des mers d'herbes, des jungles humides étouffantes et des déserts implacables. La nature est belle et dangereuse.

C'est aussi la partie du voyage la plus riche humainement parlant, en tensions surtout. Alexandre d'abord, connait ses pires moments pour sa postérité (ici je cache pour ceux qui ne connaitraient pas les événements historiques et souhaiteraient lire ce livre. Les autres peuvent lire)
Encore plus stressant est l'incompréhension qui se développe entre Alexandre et ses soldats Macédoniens. Ces derniers le voient s'entourer de Perses, s'habiller comme leurs rois (efféminés), réclamer que l'on se prosterne devant lui, engager des autochtones dans l'armée et licencier des Macédoniens et des Grecs. Ils ne peuvent comprendre ce qui leur parait être une trahison envers des soldats qui l'ont suivi aux confins du monde. Alexandre, lui, veut faire de deux royaumes un seul. Il lui faut se faire accepter, voire vénérer par ceux qu'il a vaincus. L'incroyable scène de mariage de dix milles Macédoniens avec dix mille jeunes femmes Perses est un symbole percutant de cette volonté. Jacques Benoist-Meschin a écrit tout un livre sur cette orientation d'Alexandre. Ces deux perspectives semblent inconciliables. Seul, peut-être, le passage du temps pourrait les éroder et les rapprocher.
Mais le temps, on sait qu'Alexandre n'en disposera pas.

Ce dernier tome est truffé de scènes émouvantes, de batailles indécises – Gaugamèles, Hydaspe, cette dernière rappelant un peu la grande bataille du Retour du Roi de Tolkien – mais aussi d'humour potache qui détendent l'atmosphère. Valerio Manfredi défend lui aussi ses propres interprétations des événements face aux auteurs antiques qui n'étaient pas plus contemporains de la conquête que lui après tout. Dans une longue postface, il précise la raison de ses choix.

Je referme cette trilogie avec un pincement au coeur. L'aventure fut d'autant plus belle que je l'ai partagée avec Fifrildi, qui est remarquable pour trouver des informations historiques connexes. Nous aurons d'autres occasions de lire en commun, j'en suis persuadé.
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