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Citations sur Le raviveur de souvenirs (9)

“Pensez-vous qu’un homme en morceau puisse encore souffrir des propres dégâts qu’il cause lui-même à son propre corps ? Voilà quelque chose dont je serai responsable. Si je meurs à cause de ça, j’aurai au moins eu la décence de croire que j’ai contribué à ma disparition. Rien ne doit être plus pénible que de mourir sans en être averti. Vous vous réveillez un matin, un matin qui vous semble être comme tous les autres, et hop, vous ne rentrez finalement jamais chez vous. Un chez vous qui ne le sera bientôt plus. Parce que vous êtes mort. Pourtant, malgré votre effacement total de la Terre, le monde continuera de tourner. Sans vous. C’est incontestablement la pire chose qui puisse être. Vous comprenez ce que j’essaie de vous dire ? Tout est tellement banalisé qu’on en oublie le privilège qu’on a de vivre. On ne sait pas de quoi demain sera fait, pourtant on remet sans cesse tout au lendemain, comme si ces jours-là nous étaient dus. Mais l’univers, l’essence même de l’existence et peut-être ce qui nous surpasse, parce que je ne sais pas véritablement en quoi je crois, ne nous doit rien. Si ça se trouve, on naît avec un compte à rebours sur la tête, parce que tout est déjà tracé. Peut-être que dans quelques minutes, un camion ou je ne sais quoi d’autre fauchera cette voiture et nous retournera. Et peut-être que nous mourrons dans cet accident stupide. Allez savoir. Peut-être que c’est ce foutu cancer du poumon que je suis volontairement en train de développer au fond de moi qui m’achèvera dans une dizaine d’années. Nos facultés humaines sont limitées et ne nous permettent pas de savoir de quoi demain sera fait. Mais notre intelligence nous permet de nous dire que demain existe. Un demain biaisé par le prisme de l’habitude. C’est effroyable, vous ne trouvez pas ?”
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“J’avais mal d’une absence que je pouvais désormais ressentir et c’est à partir de ce jour que j’ai compris que le manque pouvait ronger l’âme.”
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"Ils arrivèrent sous un arbre immense, se fixant sans rien dire. Elle avait les lèvres serrées, lui le silence gravé sur les siennes et ils se regardèrent sans un mot, ne sachant pas par où commencer. Isabella avait envie de lui crier sa douleur, lui son pardon, mais aucun des deux n’arrivait à entamer la discussion. Elle savait pourtant ce qu’elle avait envie de lui dire. Elle l’avait préparé, son discours. Elle avait façonné chaque mot, aiguisé chacun des reproches qu’elle avait à lui faire. Parce qu’il devait comprendre. Il devait savoir à quel point son comportement avait été décevant, blessant, douloureux. Et surtout qu’il était, actuellement parlant, impardonnable. Que les excuses ne peuvent pas toujours tout combler, encore moins le vide immense créé par le manque d’une personne qu’on aime. Que les liens qui se dénouent sans véritablement le vouloir sont les plus difficiles à oublier. Parce qu’ils vous touchent en profondeur. Parce qu’ils font corps avec votre âme. Et qu’il ne s’agit plus d’une simple attirance, mais davantage d’une impossibilité de respirer autrement qu’à travers l’amour de l’autre."
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“Ça passera avec le temps, Léonard. Tout finit par passer, quand on laisse du temps au temps, c’est connu. Peut-être que je retrouverai la paix lorsque nous aurons le coupable. Je me suis basé sur une fausse image d’elle. Je l’ai très certainement idéalisée. Et ça n’a jamais rien de bon. On finit toujours par être déçu. Parce qu’on donne trop d’importance aux gens ou aux choses, trop d’espoir. L’espoir fait vivre, mais il peut aussi mettre quelqu’un à terre en lui lacérant les côtes. Parce qu’il nous donne envie de nous surpasser, l’envie de retourner le monde, de refaire la Voie lactée et de bouger les étoiles. Et cette ambition, cette ferveur, trouve ses limites dans l’existence humaine. Nous sommes des êtres de chair et d’esprit, limités et éphémères. Nous avons des bornes que nous ne pouvons, scientifiquement, pas dépasser. Parce que notre corps le refuse, parce que nos capacités ne sont pas infaillibles. Je m’en remettrai, quand j’aurai digéré tout ça…”
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“Il avait compris que parfois la vie ne tient à rien d’autre qu’à de petits moments éphémères comme un éclat de rire, un repas savoureux, une soirée à discuter dans l’insouciance la plus totale, un sentiment fort pour quelqu’un, surtout quand il est réciproque. Tout ce que l’argent ne peut pas acheter ou produire de manière sincère.”
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“Tu devrais laisser tomber tout ça et continuer ta vie normalement, comme
un jeune homme de ton âge. Tu l’as dit toi-même : tu ne l’as vue
qu’une seule fois. Elle n’était absolument rien à tes yeux. Tu sais,
c’est comme ça que ça fonctionne. Tu vas croiser des individus
qui vont t’accompagner pendant un long moment et d’autres qui
ne seront que de passage. Tu vas sourire à une personne dans la
rue qui peut potentiellement se faire envoler quelques mètres
plus loin et mourir sur le coup. Tu peux remettre au lendemain
un ensemble de tâches à faire, des amis à voir, des événements
particuliers que l’on repousse à plus tard. Et parfois, « plus tard »
n’existe pas. Et on ne peut rien faire contre ça. Plus jeune, il
m’est arrivé la même chose. Mon groupe de musique préféré
passait à quelques kilomètres de chez moi pour un concert. Les
places n’étaient pas chères et j’avais vraiment envie d’y aller.
Mais je me suis dit que j’irai plus tard, parce que je voulais
économiser et que je ne voulais pas manquer une soirée de
travail. Et, devine ce qui est arrivé ? Quelques mois à peine après
leur venue, la chanteuse est morte. Crise cardiaque foudroyante.
La faute à qui ? La mienne. Parce que j’ai cru que les choses, le
temps, que tout m’appartenait. Mais il ne faut pas oublier que
nous ne sommes rien. Juste de passage. Toi, moi, Taline, tous.”
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“Parce que la solitude commence lorsque personne ne vous comprend. Lorsque personne ne considère ce que vous avez à dire. Personne ne l’avait aidée à retrouver celui qui lui avait promis monts et merveilles. Alors on essaie d’oublier. On ferme les yeux le soir lorsque le vent claque contre les fenêtres. On hésite, on ne sait pas s’il faut verrouiller la porte. Qui sait, peut-être qu’il reviendrait. Et toutes ces pensées, froides, solitaires, désuètes. Toutes ces peines qui rugissent à l’intérieur. Ces pièces qui deviennent bien trop grandes et qui semblent se resserrer sur vous dès que vous suffoquez. Cette paranoïa qui vous fait entendre ce que le monde chuchote au creux de votre oreille… Ce vide qui n’a rien à vous dire mais qui danse, qui trotte dans votre tête avec pour seul but de la faire exposer…”
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” Marcus ne s’était jamais plaint. C’était un jeune homme posé et
bien élevé. Ça, Burton s’en était vite rendu compte. Mais il ne
lui avait bien sûr pas dit. C’est toujours plus facile de garder pour
soi les compliments, qui sortent moins facilement que les
critiques, ces couteaux affûtés qui transpercent les côtes de celui
que vous attaquez verbalement. Symboliquement parlant,
j’entends. Mais ces mots font tout aussi mal. Voire plus. Parce
que les coups s’estompent avec le temps, le corps se répare tant
bien que mal de l’agression qu’il a subie, mais le cœur, lui,
jamais. Jette une assiette par terre… froisse une feuille de papier,
etc., etc. On connaît l’image, mais on ne retient que rarement la
leçon.”
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“Cela faisait tellement de temps qu’il n’avait pas dépensé un sou dans les produits d’entretien que plus rien ne lui parlait. Il en avait accumulé, des bidons. Mais, force est de constater que, comme pour tous, les réserves disparaissent lorsqu’elles ne sont pas réapprovisionnées. C’est un peu comme la connaissance. Lorsqu’on arrête de cultiver quelque chose, ça disparaît doucement sans qu’on s’en aperçoive. Comme l’amour, aussi. Les sentiments. Les autres. On se retrouve vite tout seul, si l’on ne fait pas attention. Et ça, c’est pire que tout. Même si Burton était trop orgueilleux pour le reconnaître.”
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