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Critique de gouelan


Automne 1914. Lars Tobiasson-Svartman est hydrographe. Sa mission est de sonder les fonds marins de la mer Baltique afin d'établir des cartes marines dans le plus grand secret.

Il sonde, il mesure les distances, cartographie ce qui se cache sous les apparences. Ses missions secrètes lui collent à la peau. Enfermé dans son enfer blanc, pris au piège d'un filet de mensonges, il s'enfonce doucement dans un gouffre sans fond où l'infini de ses rêveries machiavéliques, de sa folie, l'éloignent à tout jamais de la réalité et des hommes.

« La liberté est toujours en fuite ». Lars n'a jamais été libre, enchaîné par le souvenir de son père, et des larmes silencieuses de sa mère, il dérive et cherche une issue dans un gouffre sans fond, une porte vers un autre monde où il naviguerait sur des routes secrètes.

« Une cage pensa-t-il. Ou un piège. Mais est-il en moi ? Ou suis-je le piège ? ».
Dans cette cage il s'enferme, il s'éloigne des autres, de leurs regards, pour ne pas se dévoiler à lui-même. Il y met ses secrets, sa noirceur, sa lâcheté, sa violence. Il devient la cage, le piège. Ses mensonges le rattrapent, les barreaux éclatent. La vérité le libère dans un vide glacial, et une souffrance insupportable pour ses proches.

Roman noir sous fond de première guerre mondiale.
La guerre d'un homme contre lui-même. La folie dévastatrice. Lars est la torpille, la mine qui dérive dans la mer baltique. Plus il s'enfonce en lui-même plus il devient épave.

J'ai tourné les pages avec un dégoût du personnage principal. Pourtant ce piège dans lequel il se débat, sa propre vie, ce n'est pas lui qui l'a posé. L'ombre de son père, Svartman ; l'homme noir, et le chagrin silencieux de sa mère ont créé ce monstre de froideur et de fausseté.

L'écriture d'Henning Mankell me séduit toujours autant, même ou surtout lorsque sa plume poétique trempe dans un gouffre sans fond.

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