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3,69

sur 409 notes
Mes plus belles émotions de Henning Mankell ne me sont pas parvenues par l'intermédiaire de son fameux inspecteur Wallander. Pourtant, je l'aime bien ce flic, un peu solitaire, un peu mélomane. En sa compagnie, j'y ai découvert une Scanie telle qu'aucun office du tourisme n'aurait pu vous la décrire. Il m'a même fait voyager jusqu'à Riga et même au-delà, en Afrique du Sud.

Mais aujourd'hui, je suis plongé, immergé même dans l'eau glaciale de la Suède, aux prémices de la première guerre mondiale. le héros ne s'appelle plus Kurt Wallander, mais le capitaine Lars Tobiasson-Svartman, sondeur des profondeurs de la mer Baltique.

« Profondeurs » est un roman pour les amoureux des bateaux, les amoureux de la mer et de ses profondeurs, les amoureux tout court. Une profonde histoire d'amour et de déchirement sur un ilot de terre, solitaire et abandonné, à l'aube de la première guerre mondiale. Je ne vous cacherai pas que c'est le meilleur Mankell que j'ai lu. La beauté de la mer, la beauté des sentiments, la désolation des lieux... Ce n'est pas un polar comme à son habitude, c'est juste une profonde et émouvante histoire d'amour dans les profondeurs de la mer Baltique !

Le capitaine Lars Tobiasson-Svartman m'a profondément ému, j'ai envie de devenir marin rien que pour vivre une telle aventure, perdu et reclus seul sur un ilot désertique entouré de glace et de vents marins.

« La mer est un rêve qui ne rend pas les armes. »
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Loin des yeux, loin du coeur.
En 1914, alors que la guerre déploie son ombre jusqu'aux portes de la Suède, Lars Tobiasson-Svartman est hydrographe, officier de marine. Sa mission est de mesurer des distances et de sonder le fond des mers pour établir des routes que les bateaux pourront emprunter. Marié à Kristina, ils n'ont pas d'enfant, leurs rapports sont à l'image du climat du coin.
C'est lors d'une de ces longues missions, sur un îlot désertique, qu'il fera la connaissance de Sara, elle a perdu son mari quelques temps auparavant. Très vite ils vont devenir amants et Lars va déraper de mensonges en mensonges essayant désespérément de contrôler la situation.
C'est un livre de Mankell que je ne connaissais pas, découvert au détour d'un rayon de la nouvelle médiathèque dont je fais partie. Pas de commissaire Wallander dans celui-ci, bien qu'il y ait un nom approchant Welander.
Tout doucement l'auteur nous attire vers le fond, vers les profondeurs, vers une lente dérive de ses personnages. Cette histoire ne se résume pas qu'aux trois principaux, avec Mankell, il y a toujours des événements parallèles qui viennent se greffer apportant de la richesse à la trame principale.
Je suis toujours aussi émerveillé par les talents de conteurs de Mankell. Sa façon de décrire les situations, les rapports entre les gens, les paysages, ça façon d'avancer dans le scénario, tout me transporte, tout me passionne dans ses bouquins.
L'un de mes trois conteurs préférés avec Robin Hoob et désormais Pierre Bordage.
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C'est certainement le roman le plus poétique et le plus mélancolique de l'oeuvre de Mankell.
L'écriture très imagée donne la place aux éléments naturels du paysage nordique. La mer est le point d'ancrage, les dialogues sont écrasés dans un silence âcre et il y a comme un voile de crêpe qui entoure le récit dans un brouillard diffus.
Mankell sonde les voies intérieures du coeur et cartographie nos vies, qui peuvent devenir de lents naufrages, entraînant tout et tous sur leur passage. Comment il est simple de vaciller dans le gouffre et partir à la dérive, brisant les branches qui nous retiennent…
C'est triste, c'est noir, c'est sombre, c'est tragique, mais il y a une forme de beauté dévorante de désespoir qui m'a touché en profondeur.

Un roman taiseux à la beauté fragile qui nous traverse de frissons de mélancolie.
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Automne 1914. Lars Tobiasson-Svartman est hydrographe. Sa mission est de sonder les fonds marins de la mer Baltique afin d'établir des cartes marines dans le plus grand secret.

Il sonde, il mesure les distances, cartographie ce qui se cache sous les apparences. Ses missions secrètes lui collent à la peau. Enfermé dans son enfer blanc, pris au piège d'un filet de mensonges, il s'enfonce doucement dans un gouffre sans fond où l'infini de ses rêveries machiavéliques, de sa folie, l'éloignent à tout jamais de la réalité et des hommes.

« La liberté est toujours en fuite ». Lars n'a jamais été libre, enchaîné par le souvenir de son père, et des larmes silencieuses de sa mère, il dérive et cherche une issue dans un gouffre sans fond, une porte vers un autre monde où il naviguerait sur des routes secrètes.

« Une cage pensa-t-il. Ou un piège. Mais est-il en moi ? Ou suis-je le piège ? ».
Dans cette cage il s'enferme, il s'éloigne des autres, de leurs regards, pour ne pas se dévoiler à lui-même. Il y met ses secrets, sa noirceur, sa lâcheté, sa violence. Il devient la cage, le piège. Ses mensonges le rattrapent, les barreaux éclatent. La vérité le libère dans un vide glacial, et une souffrance insupportable pour ses proches.

Roman noir sous fond de première guerre mondiale.
La guerre d'un homme contre lui-même. La folie dévastatrice. Lars est la torpille, la mine qui dérive dans la mer baltique. Plus il s'enfonce en lui-même plus il devient épave.

J'ai tourné les pages avec un dégoût du personnage principal. Pourtant ce piège dans lequel il se débat, sa propre vie, ce n'est pas lui qui l'a posé. L'ombre de son père, Svartman ; l'homme noir, et le chagrin silencieux de sa mère ont créé ce monstre de froideur et de fausseté.

L'écriture d'Henning Mankell me séduit toujours autant, même ou surtout lorsque sa plume poétique trempe dans un gouffre sans fond.

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Octobre 1914, première guerre mondiale, la Suède risque de perdre sa neutralité et d'être entraînée dans la guerre à cause des affrontements maritimes entre L’Allemagne et la Russie.
Lars Tobiasson-Svartman, capitaine hydrographe, reçoit la mission de sonder la mer Baltique et de rechercher de nouvelles voies navigables du nord au sud à travers l'archipel d'Ostergötland. Etre étrange, maniaque du contrôle, obsédé par les distances, obnubilé par les profondeurs et les mesures en mer pour tracer ses routes, il prend soin de maintenir entre lui et les autres une certaine distance.
Au cours de ces missions en mer ou sur la glace, le capitaine Lars deviendra l’amant d'une femme ermite qui vit sur l’îlot d’Halskär. Très vite, elle l’obsède et pour la revoir, il invente des missions secrètes, fait des allées et venues fréquentes entre l'île et Stockholm. Ses mensonges font dévier sa raison et l’emportent loin du refuge de certitudes qu’il s’était construit.
Le capitaine commence alors une longue descente aux enfers de la passion jusqu’à la démence.
Le lecteur est prisonnier de cette lente descente, entraîné dans les profondeurs de son côté obscur.
Parallèle évident avec un autre protagoniste de Mankell, Fredrick Welin, le chirurgien solitaire des Chaussures italiennes : deux hommes tourmentés, perdus sur leur île glacée.
« Profondeurs » de Henning Mankell est un roman noir écrasant qui transforme le lecteur en brise-glace, l’obligeant à lire comme il avancerait dans la banquise. Éprouvant.
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Ce livre est une histoire d'errance, comme nous le dit Henning Mankell dans la postface, c'est une fiction, un joyeux mélange de souvenirs, de rêves et de cauchemars.
Un archipel d'îlots bien réels mais un peu mélangés, une période de l'histoire de la Suède difficile avec cette politique de neutralité durant la première guerre mondiale, un homme perdu au milieu de son existence ... Que faire de sa vie, quel amour choisir, de quel style de vie a t on envie ? Vivre, mais pour quoi faire, pour rechercher quoi, qui ?
L'errance d'un jeune homme qui tranquillement "a navigué à la rame dans le brouillard humide de l'archipel de Gryt au début des années ...." Et
"Il en est sorti cette histoire bien des années plus tard, quand le temps s'était éclairci et qu'à la fin tout cela rappelait un rêve singulier."
Nous ressentons tout au long de la lecture, le trouble, le malaise, le vertige lié la notion même de profondeur. Ce besoin inassouvi de chercher une fosse inconnue et de la mesurer. Est ce si important de mettre des chiffres sur des impressions, est ce une façon de se rassurer, cela peut il être un but dans la vie ?
Nous sommes bien heureux de voir, qu'Henning n'a pas choisi le plongeon dans les profondeurs et qu'il a préféré juste nous raconter quelques unes de ces idées qui nous permettent de réfléchir à ce que l'on veut devenir !
Une petite pensée particulière à ce grand monsieur qui doit mener en ce moment même un difficile combat contre l'insidieux crabe qui vient ronger les corps et les âmes !
Bon courage Henning, bats toi....
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Je suis un peu déstabilisée suite à la lecture de roman. Plus habituée aux aventures Wallandériennes ou aux voyages africains, je n'ai pas reconnu l'écriture de Mankell, dans ce roman noir et étrange.
Ce "héros", Lars Tobiasson-Svartman, hydrographe dans la marine suédoise, nous entraine avec lui dans sa folie, ses obsessions, son arrogance, ses troubles et ses mensonges.
Omniprésence et personnification de la mer et ses profondeurs, un climat hostile, un hydrographe obsessionnel, bref, un début de polar assez long. L'intrigue devient plus intéressante par la suite mais ne m'a pas convaincue totalement.
Malgré une exploration des profondeurs marines et de l'âme humaine, j'aurais aimé pouvoir remonter plus souvent à la surface de l'eau.

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C'est un livre sombre ,l'histoire d'un hydrographe ,qui ,au cours d'une de ses missions,rencontre une jeune femme sur un îlot perdu . Il est marié mais à partir de là ,il fera tout pour la revoir . Et en même temps il creusera sa tombe....
L'hydrographe ,le personnage principal ,est détestable ,lâche ,menteur ,faux et cruel . Pourtant à la toute fin du livre ,on s'attache tout de même à lui ou alors est-ce simplement un peu de compassion .
Avant de lire la fin ,je n'étais pas sûre d'aimer ce livre ,tellement il montre la noirceur de l'âme humaine mais la fin m'a beaucoup plu ,c'est une belle conclusion qui fait finalement de ce livre un très bon roman .
Et puis les paysages ,la description du métier de l'hydrographe ,les bateaux,les îles désertes et froides ,tout ça ajoute à créer une ambiance unique .
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Pour la troisième fois, j'ai été séduite par ce roman de Mankell. J'ai aimé, comme dans "les chaussures italiennes", le voyage dans une contrée difficile, les rencontres que fait le héros, sa difficulté à être et à aimer...J'ai eu, comme dans "le cerveau de Kennedy", quelques difficultés à entrer dans l'histoire mais ensuite je n'ai pas pu fermer le livre avant la dernière page.
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Cette fois ci Henning mankell décampe de ses romans s policiers et nous offre un roman plein de sensibilité et d'humanité.
Tout est marqué dans ce roman , la nature sauvage, la guerre qui couve, les personnages complexes et torturés par leur vide intérieur. ,!la mer, la mort, l'amour l'intensité des sentiments, des désirs incompréhensibles de cet homme obsédé par les distances,qu'elles soient en surface ou en profondeur.
En perspective c'est une Remarquable analyse sur la profondeur de l'égoïsme humain et les dérives qu'il peut entrainer vis à vis de l'entourage proche.
Nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre
un très beau roman .
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