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Critique de Fandol


Ian Manook (Patrick Manoukian) m'avait embarqué en Mongolie avec la fameuse trilogie (Yeruldelgger, Les Temps sauvages et La mort nomade) puis il m'a beaucoup ému et bouleversé avec L'oiseau bleu d'Erzeroum rappelant le génocide arménien mais j'ignorais qu'il connaissait aussi bien l'Islande.
En fait, cet écrivain de talent a beaucoup bourlingué de par le monde et ses écrits régalent ses lecteurs car il possède un art consommé du polar, du thriller.
Heimaey m'a donc fait découvrir l'Islande et donné très envie d'y aller. Comme je venais de lire L'Aigle de sang de Marc Voltenauer et que l'essentiel se passait sur l'île de Gotland, en Suède, je suis resté dans des températures assez frisquettes, même en plein été. Par contre, j'en ai pris plein la vue avec ces paysages à couper le souffle, ce volcanisme en perpétuelle évolution créant des curiosités naturelles stupéfiantes… rien à voir avec le trafic de coke qui sous-tend l'intrigue du livre…
Tout commence par un prologue aux États-Unis avec deux hommes semblant amis. Pourtant, l'un des deux réussit à éliminer l'autre dans un crash d'hélicoptère spectaculaire. Bien plus tard, je comprendrai pourquoi cette scène ouvre le roman.
Sans délai, je passe au voyage d'un père, Soulniz, et de sa fille, Beckie (Rebecca). Il a préparé pour elle le même périple effectué en Islande, quarante ans plus tôt, avec des amis, un peu à l'aventure. Là, tout est prévu, bien organisé, locations réservées.
L'autre personnage essentiel est Kornélius Jakobsson, inspecteur de police qui chante dans une chorale de quartier. Il n'a pas son pareil pour entonner a capella le krummavisur. Hélas, comme beaucoup d'Islandais, il y a quelques années, il a subi une catastrophe financière qui l'oblige à fréquenter des gens peu recommandables, comme Simonis, ce Lituanien, trafiquant de drogue.
Je passe sur la découverte d'un cadavre dans les solfatares de Seltún alors que Ian Manook m'entraîne au large de Grindavík, à bord d'un bateau de pêche, le Loki, accosté par un autre. Arnald, frère de Galdur que je ne vais pas tarder à connaître, est à bord et ça ne va pas bien se terminer.
Les chapitres s'enchaînent à un rythme soutenu. L'auteur intitule chacun du lieu à va se dérouler l'action et, comme à son habitude, gratifie son lecteur, en sous-titre, des derniers mots de ce même chapitre. Une carte de l'Islande figure juste après le prologue et je m'y suis référé souvent pour suivre Soulniz et sa fille, rejoints par Kornélius, mais aussi par Ida (légiste), Botty (jeune inspectrice), collègue de Kornélius, et par d'autres encore comme Galdur et Anita, la fille au nez rouge.
Deux personnages dialoguent en face de Vestmannaeyjar, les îles Vestmann dont fait partie Heimaey, la seule à être habitée. Ils étaient avec les jeunes travaillant bénévolement pour dégager une partie de l'île de Heimaey engloutie par une éruption volcanique. Ils aimaient une fille, Abbie, qui s'est tuée cette année-là, en 1973. Chaque année, le 13 août, ils lui rendent hommage mais voilà qu'ils ont appris qu'un des leurs, à l'époque, revient avec sa fille, faire le même voyage devant se terminer à Heimaey. L'occasion de se venger est trop belle car ils ne pardonnent pas à Soulniz d'avoir, peut-être, causé la mort d'Abbie dont ils étaient tous amoureux.
J'ai donc suivi ce périple islandais jalonné de mauvaises surprises, de messages mystérieux, la tension montant régulièrement. Malgré cette angoisse me poussant à tourner les pages au plus vite, j'ai pris le temps de savourer les excellentes descriptions de cette Islande où la météo change très souvent et où la nature révèle des merveilles.
Régulièrement, Soulniz, Beckie, Kornélius et d'autres se sont baignés tout nus dans des eaux sulfureuses très chaudes ou bien froides. C'est bon pour la santé et ça redonne le moral, paraît-il !
De Reykjavik à Heimaey, j'ai découvert les solfatares de Gunnuhver, Olafsvík où Galdur et Beckie s'apprécient beaucoup avant de mettre le cap vers le nord de l'île : Hvítserkur où une plaque de basalte ressemble à un animal préhistorique, puis Laugarbakki et Húsavík où débarqua Garðar Svavarsson, premier viking venu de Suède en 870.
De déceptions en coups de théâtre, d'espoirs les plus fous aux moments les plus sombres, l'aventure islandaise de Soulniz et sa fille se termine très mal pour certains. Dans ce thriller, j'ai beaucoup aimé le personnage de Kornélius au rôle essentiel jusqu'au final à rebondissements sur la petite île de Heimaey, tout près de Landeyjahöjn et d'une crique aux corbeaux, oiseaux à ne pas négliger.
Après avoir lu Heimaey, je n'ai qu'une envie, retrouver Ian Manook dans son autre polar islandais, Askja puis dans son tout dernier, À Islande !, un roman social inspiré de faits réels.


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