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Critique de Cricri124


Quand un maître se voit contraint de devenir l'esclave de son esclave, ça ne se passe pas sans anicroches …
C'est ce que vont réaliser deux duos maître/esclave, l'un féminin, l'autre masculin. Après avoir échappé à un naufrage, ils échouent sur cette île régie par des lois très particulières. L'heure de la revanche des esclaves aurait-elle sonné ?
Marivaux ne remet pas radicalement en cause les classes sociales mais en inversant les rapports de force et en donnant le pouvoir aux serviteurs, il égratigne vertement les codes de la noblesse et de l'aristocratie. Sans doute souhaite-t-il leur ouvrir les yeux sur leur comportement.
Je me demande comment cette pièce a été perçue quand elle a été jouée pour la première fois en 1725. Certains ont dû grincer des dents. La bonne société tournée en ridicule par les domestiques, pour l'époque, il fallait tout de même oser.
En bref, c'est un bon divertissement mais qui aurait cependant mérité d'être un peu plus étoffé. L'évolution des personnages est en effet parfois si abrupte qu'elle perd en vraisemblance. Il y a bien sûr quelques répliques savoureuses, notamment d'Arlequin, l'ex-serviteur devenu maître. (Un sacré loustic cet Arlequin, soit dit en passant.) La scène où les deux serviteurs tentent d'imiter le marivaudage de leurs maîtres (ex-maîtres !) est également assez cocasse. Mais je m'attendais à quelque chose de plus subversif, plus caustique et sans doute moins utopique. Cela étant, le message est noble, si je puis dire. Au-delà des pointes d'ironie, c'est finalement une belle leçon de vie que nous offre Marivaux.
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