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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidément, Jean-Yves le Naour touche sa bille lorsqu'il s'agit de transcrire la première guerre mondiale en BD. Avec Marko à la mise en scène et Iñaki Holgado au dessin, il développe en plusieurs épisodes la longue bataille de Verdun. « Boucherie » serait d'ailleurs un terme tout aussi approprié.

Le premier épisode décrit d'abord les préparatifs : le plan de von Falkenhayn, l'installation près de Verdun de milliers de canons et de 150000 fantassins allemands, l'inquiétude des rares troupes françaises dans les parages, les avertissements du député et lieutenant-colonel Driant auprès du Parlement, et l'absence totale d'inquiétude du généralissime Joffre, qui ne croit pas à un véritable danger dans cette zone jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
Puis c'est l'attaque : un premier bombardement phénoménal qui fera tomber un million d'obus sur les troupes françaises et rasera les bois alentours, un premier assaut de fantassins persuadés qu'il ne reste rien des Français et se retrouvent face à des soldats qui vendent chèrement leur peau.
Puis la chute du symbolique fort de Douaumont, présenté comme une grande victoire par la presse allemande – Duaumont ist Gefallen – et comme un accident de parcours vite réparé par la presse française à qui le gouvernement ment effrontément – il s'agit de conserver le moral de la population.
Puis c'est la prise de commandement de Pétain et l'arrivée de renforts français qui va enliser la situation. Seuls quelques jours ont passé, et c'est déjà un carnage.

Jean-Yves le Naour n'hésite pas à tourner l'état-major français en ridicule. Ses cibles sont surtout Joffre – comme dans son livre 1914 – qu'il montre prétentieux, sûr de son analyse, négligeant les signes pourtant évidents, et guère inquiet même lorsque la bataille tourne à l'aigre, et Pétin qu'il montre malade dans sa bicoque de commandement tandis que son aide de camp fait tout le boulot (informations tirées du journal du fameux aide de camp).

Pourtant le dossier nuance l'absurdité des décisions de Joffre qui ne croyait pas que les Allemands lançaient toutes leurs forces à Verdun mais cherchaient à pousser la France à déplacer ses troupes vers Verdun pour affaiblir d'autres zones du front. le dossier précise que telle était bien l'idée de von Falkenhayn au départ, mais voyant que le reste du front ne se dépeuplait pas de Français, il décida de se lâcher sur Verdun vu la masse de matériel germanique qui y était engagée. Joffre, par son entêtement et son aveuglement, aurait donc contrarié les plans de l'état-major allemand un peu par accident.

Je reste soufflé par la puissance de l'artillerie allemande et des incroyables dégâts qu'elle pouvait engendrer. Il faut pourtant bien réaliser qu'on a par la suite largement dépassé ce stade grâce aux bombardements aériens d'une part, puis aux armes nucléaires ensuite.
Un enfer plus terrible encore menace nos têtes.
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BD historique dont le premier tome revient sur la chute de Verdun et de la forteresse des Caures, suite à de mauvaises décisions politiques et militaires.
planches très réalistes qui parfois donnent froid dans le dos.
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Verdun, 1916. La grande boucherie n'a pas encore commencé, mais elle se prépare, dans les rangs allemands et le grand général Joffre ne veut pas écouter les alarmistes qui lui certifient que l'offensive va se faire à Verdun.

Le grand général, bien au chaud et à l'abri dans une belle maison, bâfrant, se croyant le plus intelligent et lorsqu'il se rendra compte que les autres ont raison, il sera trop tard.

Joffre est rhabillé pour l'hiver, dans cette bédé. Fini d'aduler les généraux s'ils ne le méritent pas. Rendons à César ce qui est à César.

Dire au général qui se trouve à Verdun, que les renforts arriveront d'ici à trois ou quatre jours, quand les obus comme une pluie drue, c'est culotté de la part du généralissime. Si Joffre avait été dans les tranchées, il aurait compris l'imbécilité d'une telle déclaration.

Avec des dessins réalistes, bien esquissés et différents arcs narratifs, le scénariste nous fait vivre Verdun au coeur de la bataille.

21 février 1916, Bois des Caures, 07:15, le bombardement commence tout proche de Verdun.

Si vous ne vous prenez pas le million d'obus sur la tronche, comme les soldats français de l'époque, croyez-moi, en peu d'images, le dessinateur arrivera très bien à vous montrer l'enfer que ce fut. Personne n'a envie de se trouver sous ce déluge de bombes. Ni après, sous les balles ennemies.

De l'autre côté, chez les Allemands, on a envoyé un million d'obus, on pense arriver les mains dans les poches, dans les tranchées françaises, sans tirer un coup de feu… Il y en a qui vont être surpris : les soldats français sont encore vivants et ils ripostent !

Dans cette bédé, nous sommes au coeur de la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées, mais surtout dans les salons feutrés, là où se prennent les décisions (se prennent mal ?), là où des généraux qui ne sont pas sur le champ de bataille, décident ou pas, d'envoyer des renforts, ce ne sont pas eux qui mourront, de toute façon.

Là où des gens du gouvernement ont peur d'une catastrophe parlementaire, si Verdun est prise par les Allemands. Les députés font sans aucun plus peur que l'ennemi Teuton… Une guerre d'égo, en quelque sorte. Facile quand on ne risque pas sa peau dans une tranchée.

Une bédé qui touche en plein coeur, qui vous souffle, qui vous glace les sangs. Et Pétain, appelé en renfort, pour sauver le bazar, et qui, malade, doit garder le lit pendant que son aide de camp fait tout le boulot. Mais qui a eu les lauriers, au fait ?

Une bédé à découvrir, pour en savoir plus sur Verdun.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Pas envie de lire cette BD car je pensais – naïvement, peut-être – que sur cette bataille mythique de la guerre 14-18, on avait « tout vu, tout lu, tout fait ».

Et dès les premières pages, la surprise est au rendez-vous ! En effet, ce n'est pas une BD qui se veut patriotique – chose qui m'exaspère ! – mais on est dans la vraie vérité : les auteurs n'hésitent pas à mettre en avant l'incompétence de certains personnages de l'état-major français, le courage de nos Poilus mais également le coup de pouce du destin par moment.

J'ai aimé ces passages entre les salons feutrés des politiques et les tranchées humides et froides de Verdun. On s'attache aux personnages, on sent l'horreur de la bataille qui se déroule de février à décembre 1916, on s'énerve contre l'incapacité de prendre des décisions qui auraient évité la mort de nombreux Poilus… Un doux mélange qui donne un tome 1 réussi !

Certes cet album n'est pas très novateur, il s'inscrit dans la continuité des publications autour du centenaire de la Grande Guerre mais quand même quand on aime l'histoire et les batailles comme moi, eh bien on ne peut que saluer le bon travail des auteurs !

Cet album se veut aussi être un vecteur de la mémoire pour les générations suivantes, car oui, il ne faut pas oublier !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Une BD qui revient dans ce tome 1, sur les préparations de la bataille de Verdun par les Allemands et les premiers combats.
Un récit qui se veut le plus proche de la réalité et qui prend à partie le Général Joffre qui se révèle très incompétent dans la gestion de la guerre et de cette bataille en particulier. C'est également une bonne représentation des atermoiements des politiques et de l'opposition entre pouvoir civil et pouvoir militaire.
Dans ce premier tome, la bataille n'ayant pas commencé, les atrocités ne sont pas encore très représenté... On voit surtout toute la distance qu'il existe entre les poilus dans la boue et les haut gradés et politiciens dans leur confort.
Une bande-dessinée qui plaira aux amateurs d'histoire et surtout de cette période mais moins aux autres qui n'y trouveront que peu d'action (mais on peut imaginer que le second tome sera différent sur ce point).
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