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Critique de Totophe17


cette lecture s'est d'abord une rencontre avec Geneviève Marot. D'abord une rencontre graphique lors du FIBD d'Angoulême en 2018. Elle venait de recevoir avec Vincent Henry, Bruno et Corentin Loth le prix international de la BD pour "John Bost, un précurseur". Geneviève Marot avait réalisé un carnet sur les résidents de l'institution John Bost et des grands formats étaient affichés dans le cadre d'une exposition. J'avais été sous le charme de ses magnifiques aquarelles qui rendaient hommage à des gens ordinaires et un peu sortis de la vie ordinaire. Dès le lendemain, je m'étais rendu à un point rencontre où il était possible d'échanger avec cette dessinatrice. Et c'est là qu'elle m'a présenté son roman graphique " Sous le tamarinier de Bétioky".

L'histoire se passe à Madagascar et raconte l'histoire d'un musicien, joueur d'accordéon, Jean Piso. Geneviève Marot s'est liée d'amitié avec lui et elle racontait sa vie au cours de différents séjours sur l'île de Madagascar. jean Piso va l'introduire auprès de ses amis pour qu'ils acceptent qu'elle croque leurs portraits et mettent leurs vie en images.

Au fil des pages, nous allons découvrir l'enfance de jean Piso mais aussi sa passion pour la musique en général et pour l'accordéon en particulier. Jean Piso a l'oreille absolu. dès son plus jeune âge, il est capable de reproduire des mélodies sans avoir les partitions. Jean est aussi capable de fabriquer des instruments de musique avec trois fois rien. Pour lui tout est rythme, tout est mélodie.

Jean Piso permet à Geneviève Marot de plonger dans ses souvenirs, il lui ouvre son coeur, sa tête. Il la fait entrer dans sa famille. Geneviève arrive à se fondre dans le paysage, les personnes l'oublient ou l'assimilent, elle est celle qui dessine, qui permet à l'(histoire de prendre forme.

J'ai beaucoup aimé ce conte malgache proche des contes africains. J'ai adoré l'espièglerie des enfants, leur fausse innocence et le courroux des adultes, qui se fâchent mais qui finalement ont un regard bien veillant sur les jeunes chenapans. On découvre toute la sagesse africaine et la philosophe proposée.

Geneviève Marot propose des aquarelles douces qui ont su prendre la couleurs de l'Afrique et qui s'adaptent au rythme langoureux de la vie sous un fort soleil. On retrouve dans son dessin la mélancolie de la jeunesse passée et peut-être de la gloire pour Jean Piso. Geneviève Marot a su comprendre la place du tamarinier, véritable livre à histoires. Elle a su en faire un discret personnage central de l'histoire de Jean et nous proposer un très beau voyage.

Le carnet final avec les portraits des enfants de Betioky est tout simplement somptueux.

Une lecture dépaysante qui m'a rappelé un film documentaire réalisé sur le parcours de musiciens zaïrois handicapés "Benda Bilili". Un seul des membres du groupe n'st pas handicapé. Ul s'agit d'un jeune garçon prénommé Roger, qui fabrique ses instruments de musique et qui a l'oreille absolu. le groupe a tourné en Europe au début des années 2010 sous le nom de Staff Benda Bilili. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle entre la Bd et ce film.



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