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Citations sur Eléments de philosophie angélique (29)

Mais il y a des moments où nous nous surprenons nous-mêmes :
ce que nous faisons ou disons ne nous ressemble pas.
Ce peut être pour le pire.
Tel, habituellement calme et posé, est soudain emporté
dans un terrible accès de violence;
tel autre, père et mari aimant, disparaît et change de vie. . .
C'est le moi qui explose, sous la poussée de forces
longtemps refoulées hors du champ de l'identité.
Révélation subie, non préparée, douloureuse et parfois destructrice.
Mais ce peut être aussi pour le meilleur.
N'avons-nous pas tous connu ces « moments de grâce »,
où naît le geste juste, la parole authentique, l'acte fécond ?
Une rencontre amoureuse, et dans une spontanéité qui nous déconcerte,
nous laissons se dire des paroles neuves,
qui nous révèlent à nous-mêmes en même temps qu'à l'aimé...
La détresse d'un ami, et voilà les mots justes qui sortent de notre bouche,
et disent des vérités qu'il nous semble découvrir en les disant. . .
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Qui sommes-nous ?
Cette question, cette quête, ce mystère est celui de notre humanité.
Pour vivre en société,
nous avons dû apporter à cette interrogation des réponses,
dont la synthèse constitue notre moi.
Mais cette identité, nous l'avons intériorisée
à partir du regard des autres sur nous,
particulièrement le regard des parents et des figures majeures de l'enfance
et, aussi, à partir des récits que, très tôt, « on » a racontés à notre sujet.
Ce moi que nous croyons être est donc conditionné,
un personnage fictif, fabriqué en réaction
aux contraintes de nos premiers environnements.
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La clé pour être heureux ? Elle est double : abandonner toute idée du bonheur ; renoncer au pouvoir sur ma propre vie.
Ne prétendant plus savoir ce que les choses doivent être pour que je sois heureux, j’autorise la vie à me surprendre.
Ne vivant plus en fonction d’une idée, je quitte la prison du mental et retrouve la saveur de mon corps et de mes ressentis. Cessant de prétendre imprimer mes volontés sur le cours des choses, je me détends et goûte un bien-être qui ne dépend de rien.
(Page187)
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Et ces circonstances historiques exceptionnelles,
lorsqu'il faut être un héros ou un lâche et que, dans l'action,
nous découvrons en nous-mêmes des forces et des capacités
que nous ne soupçonnions pas.
Plus tard, c'est l'étonnement: « Comment ai-je été capable de cela ? »
Il est des moments où nous sommes plus que nous-mêmes.
« Je est un autre », disait Rimbaud,
décrivant là ce moment étrange où je laisse passer à travers moi
des choses qui n'appartiennent pas à la définition de moi-même,
au point que ce « Je » que je suis m'apparaît comme à la troisième personne.
Inspiration : parce que j'ai su lâcher le savoir sur moi-même,
et jusqu'à la notion de mon identité,
je laisse s'exprimer la spontanéité créatrice de mon être profond.

Alors, je me découvre autre que ce que je croyais être.
Je fais connaissance avec moi-même,
et ce moi-même plus vrai que moi est un moi-autre.
.
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La caractéristique principale de ce personnage,
auquel nous sommes identifiés, est d'être défini.
Nous sommes capables d'en donner une description,
car il est dans une large mesure identique à lui-même :
il y a un noyau dur en nous, qui est, croyons-nous,
véritablement nous, et qui n'est pas susceptible de changer.
C'est notre identité (du latin idem, le « même »),
qui nous permet de nous sentir en securité,
notamment parce que, étant prévisibles, nous sécurisons les autres.
Ce que nous avons été, nous le sommes et le serons.
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Le véritable amour est un oui inconditionnel à l’autre.
Qu’est-ce qu’un autre ?
Celui qui n’est pas même : ni moi ni comme moi.
L’autre m’échappe.
Au-delà de moi, ne pouvant être compris dans les limites de mon savoir, il est mystère.
L’amour est un oui sans condition au mystère qu’est l’autre.
Autrui n’a pas à être comme moi ni comme je veux qu’il soit : il n’a pas à correspondre à mes attentes.
(page 51)
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En ce sens, le stoïcisme, contrairement à ce qu’on en dit parfois, n’est pas une morale. C’est une voie de guérison, une voie de sagesse, fondée sur une connaissance profonde du psychisme humain. Les stoïciens ont bien vu cette étonnante capacité qu’a l’homme de nier ce qu’il vit, au point de le chasser de sa conscience. L’homme a la capacité de ne pas sentir, ne pas souffrir ses propres souffrances : il les rend inconscientes, il crée de l’inconscient. La psychanalyse l’a redécouvert : notre inconscient est fait de toutes les souffrances que nous n’avons pu vivre et que, pour survivre, nous avons dû refouler. Ces souffrances, agissant dans l’ombre, gâchent notre vie et celle des autres.
(page 127)
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La faculté de l’être humain à être le lieu d’accueil et d’émergence du nouveau est la véritable et l’unique positivité humaine. (…) Du point de vue existentiel, il n’est d’autre malheur que de ne pas être en acte ce que l’on est en essence, et l’être humain est par essence capacité à aimer et à créer. Toute souffrance humaine a sa source dans la fermeture au nouveau ; toute joie dans l’ouverture au nouveau.
(page 10)
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Dès que je lâche mes préférences, je m’oublie moi-même. Car ce que j’appelle moi, mon ego, n’est autre qu’un système de préférences sophistiqué, une mécanique d’opposition binaire où j’enferme le réel et les autres et de laquelle je suis prisonnier.
Au-delà de l’opposition joie/tristesse, au-delà de la dualité j’aime/je n’aime pas, existent une joie et un amour sans cause ni contrainte. Au-delà du moi, je suis joie. (page 77)
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La dépression est ce moment où ce qui est à l’extérieur de moi n’a plus d’attrait : soit que ce qui me faisait tendre vers lui m’est enlevé (la femme que j’aime me quitte, la mort m’arrache l’être cher…), soit que tout désir et toute énergie se retirent soudain d’eux-mêmes. Le monde ne m’attire plus et c’est comme s’il disparaissait. Effrayante vacuité !
(page 65)
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