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Critique de liliba


Voici un essai que je vous conseille, tant il est facile à lire, et surtout passionnant ! Frédéric Mars, auteur de nombreux romans à succès (Non Stop, Les Ecriveurs, et d'autres que je n'ai pas (encore) lus), a fait un jour un triste constat. A l'issue d'une braderie où une amie du couple leur avait octroyé quelques mètres linéaires d'un stand, après avoir commencé à vider sa cave, l'auteur a été effaré par le nombre d'objets entreposés, cadavres tout frais ou moisissant depuis des années, mais tous issus de la société de consommation. Magnétoscope ou appareil photo devenus obsolètes, imprimantes en plusieurs exemplaires, matériel hifi de toute sorte, jouets d'enfants, vêtements… tout ce barda amoncelé s'est retrouvé prêt à être vendu. Mais Frédéric Mars a été pris d'une sorte de honte à devoir vendre des biens qu'il jugeait invendables, et surtout en réalisant qu'il était un pur produit de la société de consommation, entassant et jetant plus vite que nécessaire, sans trop se poser de questions.

« Au sens étymologique – consommer = faire la somme de -, la première acception est attendue : « action d'amener quelque chose à son plein accomplissement ». C'est la seconde qui me file une claque : « action de faire des choses un usage qui les détruit et les rend ensuite inutilisables ».

« Consommer = détruire. L'équation parait simpliste, mais elle me laisse néanmoins sans voix. Ce qui me perturbe par-dessus tout là-dedans, c'est que la consommation telle que nous la pratiquons me semble moins abîmer nos objets accumulés… que nous-mêmes. »

Il faut dire qu'il n'est pas aisé, voire impossible d'échapper à notre société de consommation. Tout nous incite à consommer, à commencer par le matraquage à outrance des pubs dans les médias, quel que soit le support : presse papier, affichage, télévision, radio, emballages des produits… et par la profusion de l'offre proposée, de plus en plus énorme au fil des années. de plus, les progrès technologiques de ces dernières décennies font qu'un appareil a de nos jours une durée de vie programmée et réduite, puisqu'il devient vieux à peine est-il sorti de l'entrepôt, et que notre société actuelle est devenue celle du tout/tout de suite et de l'accession à la possession rapide, au grand bonheur des industriels.

« … Je me suis interrogé moi aussi sur le plaisir que ces divers gadgets avaient pu m'offrir par le passé. Comment le mesurer ? Comment l'évaluer avec justesse, sans confondre la griserie de la nouveauté, la montée d'adrénaline au moment de l'achat, la satisfaction que l'on ressent en constatant l'utilité ou l'efficacité avérée de l'article ? L'un de ces objets m'a-t-il déjà procuré, par son usage, un véritable instant de joie, pur, parfait, même fugace ? »

Bien que souvent conscients que nos besoins à assouvir (il me faut cette tablette, mon ordinateur est trop ancien, je n'ai pas le dernier Iphone, la télé n'a pas un assez grand écran, je veux un home cinéma, une voiture plus puissante…) sont suscités par le marketing outrancier, nous nous laissons manipuler, souvent avec délices, tombant tous plus ou moins dans ce travers de surconsommation que dénonce l'auteur.

Suite et interview de l'auteur sur Les lectures de Liliba
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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