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Citations sur Tomorrow, tome 2 : Opération survie (17)

Nous sommes restés chez les Mackenzie bien après la tombée de la nuit. La maison n’étant plus qu’un tas de gravats, elle n’offrait plus d’intérêt pour les soldats, ce qui nous permettait d’y être relativement en sécurité. Je pensais que la vue de ces décombres me déprimerait, mais j’étais trop nerveuse à l’idée de ce qui nous attendait. Pour être honnête (et voilà, je recommence), je ne rêvais déjà plus à notre noble cause : secourir Kevin et Corrie. Je pensais plutôt à comment rester en vie. Je m’imaginais, j’imaginais mon corps dans le même état que la maison de Corrie : ravagé, éparpillé un peu partout.
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Les rares informations que nous avions obtenues par les groupes de prisonniers au travail forcé ou par les bulletins à la radio parlant d'une invasion "propre" nous avaient incités à l'optimisme. En fait, la situation se détériorait. Il n'y avait rien de propre là-dedans. Depuis son matelas posé à même le sol, Nell a dit deux choses qui m'ont choquée. La première, c'est quand elle nous a raconté comment nombre de gens coopéraient avec les soldats. Je ne savais pas trop quoi penser. Je n'avais pas lu beaucoup de livres ni vu beaucoup de films sur la guerre mais j'avais cru que tous les gentils étaient des héros. Vous étiez d'un côté ou de l'autre - soit un gentil, soit un méchant -, et vous l'étiez du début à la fin. Nell disait que certains léchaient les bottes des soldats et, pis encore, qu'il y en avait qui les aidaient activement, offrant d'effectuer des tâches à leur place, se donnant beaucoup de mal pour leur plaire. D'autres passaient la nuit avec eux. Nous étions tous les deux stupéfaits. -Pourquoi ? demanda Lee. Pourquoi font-ils ça ? Nell eut ce petit rire amer auquel je commençais à m'habituer. -Ecoute, mon petit, murmura-t-elle, je suis coiffeuse et toute les coiffeuses sont des psychologues amateurs. Nous croyons savoir tout ce qu'il y a à savoir sur les gens. Mais j'ai vu des trucs au champ de foire que je n'aurais jamais crus possibles, même si je vivais un million d'années. Qui sait ce qui se passe dans la cervelle de ces salauds ? Certains agissent ainsi parce qu'ils ont peur. D'autres le font pour de la nourriture, des cigarettes ou même pour une douche ou une bouteille de shampoing. D'autres encore parce qu'ils veulent le pouvoir. Et puis, il y a les moutons, ceux qui aiment qu'on leur dise quoi faire. Ils se moquent de qui donne les ordres. Personnellement, je pense qu'ils sont tous fous. Et que les choses vont empirer.
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Il y avait du sang tout autour de lui sur le sol, jaillissant à flot de son ventre. C'était liquide, épais et sirupeux. La main du soldat essayait de repousser à l'intérieur les morceaux de son estomac qui sortaient de sa blessure. Et il y avait des tas d'autres choses, des choses écoeurantes, des entrailles. Je suis revenue vers Chris. Il m'a regardée et je savais ce qu'il voyait : un visage dur, froid, sans expression. -Le sac d'Homer ? ai-je demandé. Il me l'a tendu et j'ai fouillé dedans. Il y avait au moins une douzaine de cartouches dedans. J'en ai pris une pour recharger le canon scié et je suis revenue droit vers le soldat. J'ai posé le canon sur sa tempe. Et sans réfléchir, me forçant à ne pas réfléchir, j'ai appuyé sur la détente.
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- Tu as envie de vieillir?
- Oui, bien sûr. Que veux-tu dire?
- Eh bien, je me disais, les adultes ont souvent l'air si malheureux et si déprimés, comme si la vie était trop compliquée et pleine de problèmes. Et on dirait qu'ils nous ont préparé un monde sans espoir. Je sais que ce n'est pas toujours facile à notre âge - on a des problèmes nous aussi- mais je n'ai pas l'impression que ce soit aussi pénible que pour eux.
- Il faudra juste qu'on se débrouille mieux qu'eux, c'est tout.
- C'est ce qu'ils devaient se dire à notre âge.
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Il y avait autre chose aussi, l'atmosphère était différente. La campagne semblait plus sauvage, plus étrange, plus primitive. Je la parcourais comme autrefois, mais je m'y sentais moins...importante. A peine distincte d'un lapin ou d'un renard. Tandis que le bush reprenait possession des terres cultivées, je devenais une autre des ces créatures, se faufilant dans les broussailles, se fondant dans le paysage. Etrangement, cela ne me dérangeait pas outre mesure. Cela me paraissait plus naturel.
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A nous six, et pratiquement sans armes, on a réussi à faire pas mal de trucs, des trucs qui comptent vraiment. -C'est vrai. Mais les adultes sont toujours comme ça, non ? - Tu as envie de vieillir ? -Oui, bien sûr. Que veux-tu dire ? -Eh bien, je me disais, les adultes ont souvent l'air si malheureux et si déprimés, comme si la vie était trop compliquée et plein de problèmes. Et on dirait qu'ils nous ont préparé un monde sans espoir. Je sais que ce n'est pas toujours facile à notre âge - on a des problèmes nous aussi - mais je n'ai pas l'impression que ce soit aussi pénible que pour eux. -Il faudra juste qu'on se débrouille mieux qu'eux, c'est tout. -C'est ce qu'ils devaient se dire à notre âge. -Chacun a déjà assez à faire avec sa propre vie. -On aurait dû s'intéresser à plus de choses. Tu te souviens quand Kevin se demandait avec quels pays on avait des traités d'alliance ? Aucun d'entre nous n'en avait la moindre idée. On aurait pas dû laisser tout ça aux politiciens. -Les politiciens ! s'écria Fiona, soudain furieuse. C'est des crapules, de la vermine.
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Les carnets de Chris étaient très différents des miens. Les siens étaient plus créatifs, mêlant toutes sortes de notes, d'idées, de poèmes, d'histoires et de pensées comme celle-ci : On tue les chenilles et après on se plaint qu'il n'y a plus de papillons.
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On m'avait toujours enseigné que la liberté comptait plus que tout mais ce n'était pas vrai. Mieux vaut être enchaîné avec les gens qu'on aime que libre et seul.
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Comme toutes les coiffeuses, Nell connaissait tout sur tout le monde. Mes parents allaient bien même si mon père avait reçu un coup de crosse dans le ventre le premier jour de l'invasion.
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Nous nous sommes branchés sur une radio américaine. Il a fallu attendre quelques minutes, nos ne faisions plus les gros titres depuis une quinzaine de jours.
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