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Critique de olivierc


Qui n'a jamais cédé au blockbuster estival ? au dernier best-seller de untel ? à la rengaine d'une ennième “queen of pop” ? (fouillez bien au fond du tiroir…) Bravo ! vous consommez mainstream.
Populaire ? de masse ? du plus grand nombre ? dominante ? formatée ?… comment qualifiez-vous la culture dite “mainstream” ? Ne comptez pas sur ce livre pour vous pré-mâcher un avis tout fait et c'est tant mieux, gardons notre libre arbitre.
C'est une enquête, du pur journalisme d'investigation dans les coulisses des multinationales et des groupes de médias qui font et exploitent la culture du plus grand nombre. Cette enquête mérite bien son nom tant l'ouvrage est captivant, suscitant l'interrogation sur notre propre “consommation ” sans faire de procès (et c'est la sa force) mais pointant tout de même du doigt les dérives et les petits arrangements avec la légalité.
Le point de départ de Frédéric Martel est simple, c'est l'éternelle question sur l'oeuf ou la poule : les grands groupes producteurs de contenus audiovisuels ont-ils créé le “mainstream” ou bien se sont ils contenté d'exploiter à leur profit un phénomène de société naturel, né des échanges mondiaux, de la porosité des cultures, des nouveaux courants d'expression ? Toujours est il que la culture “mainstream” est devenue un marché mondial colossal que se disputent les gouvernements (pas moins) tant elle est vecteur de souveraineté, un “ soft power”.
Alors, tueuse ou génératrice de diversité ? fuyant ou en quête d'originalité ? menace ou chance pour la création individuelle ? Pas si simple, on apprendra qu'une certaine diversité la caractérise aussi.
Ce livre très bien documenté n'analyse pas le talent (ça c'est notre job) mais les mécanismes économiques de ce marché. Il ne juge pas, il rend compte des méthodes de fabrication des “contenus de consommation de masse”, de leur formatage, des grossières recettes d'apprenti sorcier, des deals de mafieux qu'emploient les magnats de l'entertainment. Nous en sommes tous un peu complices, aujourd'hui par paresse, et demain ? par défaut de choix ?
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