Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas ? Parce que la nuance est énorme.
J’étais là sans vraiment l’être. Présente physiquement, mais l’esprit dans une bulle. Terrassée par une peur insurmontable. Celle de me faire cogner, humilier.
Dans ses yeux, je peux lire tout le mépris que je lui inspire. Je baisse le regard, angoissée. Je me décale vers la droite, en même temps que lui. Étant toujours sur sa trajectoire, j’amorce un autre pas vers la gauche, mais encore une fois il anticipe mes mouvements.
La vie m’a déjà montré que les obstacles nous tombent dessus sans prévenir.
A cet instant, son odeur, sa chaleur, beaucoup de choses m’empêchent de réfléchir clairement. Son corps contre le mien détruit les derniers avertissements de mon cerveau
La psychologue que je voyais a expliqué à mes parents qu’il était tout à fait normal de développer des TOC après avoir subi des maltraitances comme les miennes. Je ronge mes ongles, je touche ma tignasse et parfois, je grignote l’intérieur de mes joues. Je ne peux pas m’en empêcher. C’est plus fort que moi.
Elle est bien plus que ma mère, je la considère comme une confidente. Un roc. Mon refuge.
Il paraît que la plupart des adolescents qui sont sans cesse harcelés, dans leurs collèges ou lycées, gardent ça sous silence. Leurs parents ne se doutent de rien, du moins jusqu’à une tentative de suicide.
Il est vraiment très beau. Durant quelques secondes, je me perds dans mes pensées. Je me trouve niaise de l’imaginer dans un de mes romans d’amour.
Je suis invisible.
Bon sang, que c’est bon de n’être personne !