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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La servante parfaite est jeune mais pas sotte, jolie mais pas trop, propre mais pas coquette. Elle travaille sagement dans sa cuisine de l'aube à la tombée du jour, ne se plaint jamais, ne fainéante jamais. Elle est toute dévouée à ses maîtres et maîtresses, n'a ni amants, ni enfant qui pourraient la distraire de son devoir. Elle sait sacrifier ses biens et ses désirs à ses supérieurs sociaux et tire fierté et contentement de son désintéressement. Elle est modeste, soigneuse, prude, pieuse, patriote, économe… Question : cette servante parfaite, cette Bécassine idéale, existe-t-elle ou a-t-elle jamais existé ? Entre autres nombreuses questions, l'ouvrage « La place des bonnes » de Anne Martin-Fugier répond à celle-ci et sa réponse est « Fichtre non ! » L'harmonie parfaite entre maîtres et domestiques, l'âge d'or des gens de la maison ? Foutaises que tout cela, fantasmes nés de l'imaginaire des bourgeois du début du siècle, trop heureux de justifier à leurs propres yeux la vie souvent misérable de leurs serviteurs.

Mais alors qui est-elle cette petite bonne, cette ombre à la fois omniprésente et invisible qui s'active au sein de chaque foyer un tant soit peu aisé de la Belle-Epoque ? Quelle genre d'existence mène-t-elle ? Comment travaille-t-elle, pense-t-elle, se distrait-elle, rêve-t-elle ? A travers une analyse détaillée et subtile de la condition des domestiques féminines au début du XXe siècle, Anne Martin-Fugier fait revivre pour nous tout un monde fantomatique de cuisinières, femmes de chambre, filles à tout faire, nourrices… Fort bien construit, très complet et agréablement écrit, son essai se lit avec autant d'intérêt que d'aisance. J'avoue avoir particulièrement apprécié les nombreux exemples romanesques qui parsèment l'ouvrage, rappelant l'importance culturelle du personnage de la bonne et la façon dont la littérature a largement contribué à façonner son image – que celle-ci soit idyllique ou dramatique.

A souligner que « le place des bonnes » reste socialement très pertinent, même dans notre lumineuse société du XXIe siècle où la mère de famille multifonctionnelle a remplacé la domestique dévouée et pas forcément pour son plus grand bénéfice. Car comme le dit la chanson : « Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine ! » Merci, Nougaro, si, si, j'insiste, merci…
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A priori plutôt rébarbatif et a posteriori fort intéressant.
Au delà des approches statistiques, des extraits de la littérature de l'époque et des analyses édifiantes et souvent glauques, même s'il est utile de remettre ces situations dans le contexte du moment...
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