Désolée, je suis attendue

J'ai découvert la plume d'Agnès Martin-Lugand il y a tout juste deux mois et depuis chaque livre que je lis d'elle est une belle découverte. Je crois que je peux même dire que je suis devenue une addict de son style simple, pur et positif. Désolée, je suis attendue est une fois de plus un roman qui m'a plu et marqué.

Etudiante, Yaël était insouciante, fêtarde et enjouée. Avec sa bande d'amis, elle n‘était pas la dernière à faire la fête et profiter de la vie.
Dix ans plus tard, elle a bien changé. Aujourd'hui, elle ne vit plus que par et pour son travail. Elle mange, dort, respire boulot. Toujours avec son téléphone greffé à l'oreille ou à consulter ses mails, elle a oublié les plaisirs simples de la vie. Même ses amis en font les frais. Elles les délaissent et s'éloignent d'eux un peu plus chaque jour. Mais le rythme infernal qu'elle s'impose finit par la rattraper au point de frôler le burn out.
Au même moment son passé va ressurgir sans prévenir. Un passé qui va la bouleverser, lui ouvrir les yeux sur celle qu'elle est devenue et lui faire revoir l'ordre de ses priorités.

Comme pour chacun de ses romans, Agnès Martin-Lugand met en exergue la vie d'une jeune femme. Ici, c'est celle de Yaël, une working girl overbookée. Elle est obsédée par son travail et son désir de réussite. Elle, autrefois si joviale, heureuse, rieuse et insouciante est devenue un véritable robot guidé par son ambition. Plus rien ne compte en dehors de son job, même pas ses amis, sa famille ou ses neveux/nièces. Tout ce qui sort du cadre du travail l'ennuie. Froide, solitaire, renfermée, garce…voilà ce qu'elle est devenue au fil des ans. Mais malgré tous ces défauts, on s'attache à elle. Il ne nous faut pas longtemps, à nous lecteur, pour comprendre que son arrivisme est un refuge qu'elle a bâti autour d'elle et de son coeur pour se protéger. C'est pour cela qu'elle nous touche. On a envie qu'elle aille de l'avant et sorte de ce carcan qui l'oppresse un peu plus chaque jour. Sa délivrance va commencer quand elle va retrouver par hasard une personne perdue de vue depuis longtemps (une personne dont je tairais le nom pour ne pas spoiler les futurs lecteurs). A son contact, elle va inconsciemment réapprendre à vivre, s'ouvrir à nouveau à son entourage. En quelques mots, redevenir celle qu'elle était dix ans plus tôt.
On prend beaucoup de plaisir à suivre sa lente transformation. La plume d'Agnès Martin-Lugand nous emporte au gré de l'évolution de Yaël. La douceur caractéristique de son style se mêle à l'urgence et à la rigueur des obligations de Yaël. le tout nous offre une histoire touchante.
J'ai bien aimé aussi recroiser la route d'Iris et Gabriel, les deux héros de son précédent roman, Entre mes mains le bonheur se faufile. C'est toujours plaisant de voir que l'histoire de héros que l'on a apprécié ne se termine pas au point final du roman qui leur est consacré. Un joli clin d'oeil.
Encore une fois, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire, avec parfois le sourire aux lèvres ou les larmes aux yeux. Dire qu'il y a deux mois de cela, je ne connaissais pas cette auteure et passais à côté de son oeuvre. Je ne regrette pas d'avoir franchi le pas d'ouvrir un de ses livres car désormais, je suis impatiente de lire son prochain roman, le dernier qu'il me reste à découvrir à ce jour, J'ai toujours cette musique dans la tête.
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