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Critique de maevedefrance


On se prend le début du roman comme un coup de poing, à travers la violence des propos : "Tu n'es qu'une pute, espèce de macaque, une salope descendue de l'arbre. Et moi je suis le messager de Dieu. File-moi ton 06, file-le moi!". On se demande se qui se passe l'espace de trois secondes , où l'on est, avant de comprendre : dans un train, une femme se fait agresser par un homme. On pourrait refermer le livre, quitter ce train de l'enfer et retourner à nos occupations comme si de rien n'était. Pourtant, on continue la lecture, outré par le comportement de cet individu, finalement calmé par une passagère plus courageuse que tous les voyageurs du train qui regardent leurs chaussures et ferment leurs oreilles. le type disparaît du roman .
On descend à Toulouse avec la femme agressée (Tisha) et une des passagères qui n'a pas moufté (Claire). Contre toute attente, Claire propose à Tisha de l'héberger. Claire vit en coloc avec Juliette et Kader.

Peu à peu, les personnages se dévoilent. Ils ont la vingtaine, guère plus. Juliette est orpheline, ses parents ont eu un accident de voiture fatal. Elle a décidé d'emménager avec ses amis pour fuir la solitude de son studio où "il lui arrivait de s'avachir dans son canapé pour une heure et d'y passer plusieurs jours, se relevant seulement pour aller travailler". Kader se voyait conseiller en économie familiale mais il est intérimaire sur un chantier, depuis trop longtemps déjà. Claire joue du violon mais n'en vit pas, galère de petits boulots qui lui permettent "à peine de payer sa part de loyer et de courses au Leader". Tisha est barmaid.

Kader en pince pour Juliette qui en pince pour un autre. Claire et Tisha sont ensemble, même si Tisha pense (du moins elle le dit) qu'elle n'appartient à personne. A eux quatre, ils forment une sorte de famille. Ils ont pour voisin un vieil homme qui s'ennuie ferme, emmuré dans sa solitude malgré lui.
La solitude, c'est bien le dénominateur commun de ces personnages. Et la violence sous toutes ses formes, à laquelle ils doivent faire face.
Néanmoins, ce livre regorge d'humour. En particulier les répliques de Tisha, jeune femme "brut de décoffrage" qui ne se censure pas, surtout quand il s'agit de remettre Kader à sa place. Tisha est le personnage que j'ai trouvé le plus attachant des quatre, avec ses grands principes à l'emporte-pièce et sa sensibilité à fleur de peau. C'est sans doute elle la plus solide des quatre. du moins en apparence.

On se prend des claques dans ce roman et à l'instar des personnages, on n'en sort pas indemne. Heureusement, il y a la solidarité contre l'adversité qui permet de ne pas sombrer et d'avancer.

L'écriture est vive, les répliques font mouche et font rire, le langage moderne, la focalisation multiple. Il s'agit pourtant d'une histoire tragique, mais pas sans espoir. Un roman qui parlera à toutes les générations.

Une belle lecture de la rentrée littéraire.












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