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Une agression verbale dans le métro. Violente. Et pourtant, personne ne bouge. Ou presque. Une femme prend à part l'agresseur, lui parle en douceur tandis que la victime, Tisha, grande Black, s'est repliée dans un coin. Claire a tout vu et s'en veut de n'être pas intervenue. Aussi, lorsque la jeune femme agressée sort du métro, elle la suit pour être sûre que rien de grave ne lui arrive. Rien sauf qu'elle n'a pas d'endroit où dormir ce soir. Claire lui ouvre grand les portes de son appartement qu'elle partage avec Kader et Juliette. Ils travaillent tous les trois, plus ou moins précairement. Kader est manutentionnaire en attendant de trouver un emploi digne de ses études, Juliette, devenue orpheline tragiquement, travaille dans une maison de retraite tandis que Claire, violoncelliste, fait juste quelques ménages. La vie à trois, bientôt quatre, est moins pénible par moment. L'on est content de retrouver quelqu'un une fois la journée terminée, l'on se recréée une famille, l'on partage les factures qui s'accumulent mais surtout les petits riens de tous les jours, les petits bobos, les chagrins, les sourires comme pour se protéger d'un monde qui va toujours plus vite...

L'on suit le quotidien pas si banal des ces quatre vingtenaires au coeur de la ville rose. Tous portent en eux des blessures, profondes, lointaines ou encore vives. L'on découvre aussi leurs failles, leurs faiblesses, leurs chagrins ou leurs rêves. Alors, ils tentent de se construire un quotidien, d'amuser les autres, d'attirer le regard et surtout de rendre cette vie plus agréable. Les amours vaines ou inavouées, les amitiés solides ou improbables notamment en la personne de Monsieur Bréhel, le voisin retraité, se tissent. L'auteur réussit à nous captiver avec ces petits héros du quotidien souvent meurtris, malmenés mais ô combien touchants. Elle dresse de formidables portraits écorchés mais animés d'une force incroyable. Elle dépeint aussi une société bien amère, chaotique et vacillante. Porté par une écriture à la fois forte, sensuelle et délicate, ce remarquable roman, tout en émotions et justesse, regorge d'amour, de tristesse et de force.

Rien... Sauf quand on les aime...
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Ouvrage lu d'une traite: un récit qui débute comme un grand coup de poing. Une jeune femme , Tisha, se fait agresser et insulter dans un train....Claire, Juliette et Kader vivent en colocation par choix autant que par nécessité. Claire ramène donc Tisha à l'appartement suite à cette agression....qui marque le point de départ de l'histoire et sera son fil conducteur.....
C'est un roman d'ambiance et d'époque, trés contemporain, il brosse la réalité des stratégies quotidiennes et les pensées de ces colocataires, des jeunes de bonne volonté, qui, à vingt ans, doivent se loger,trouver un emploi , faire face à la violence dans les lieux publics, trouver un sens à sa vie, dans un contexte économique difficile.....Des écorchés vifs, chacun selon sa sensibilité et son passé récent.....Claire joue du violoncelle, Kader, un jeune Tunisien est amoureux de Juliette qui se juge "indigne d'étre aimée" et qui pense" que ce qui est beau n'est pas fait pour durer" il faut sans cesse le ressusciter".....Tisha est amoureuse De Claire......
Un livre touchant qui fait mouche, secoue, porté par de trés beaux personnages, pris entre amour, solidarité et amitié entre personnes de génération différente , notamment monsieur Brehel.
C'est un ouvrage porté par une belle sensibilité à la fois tendre et doux , oú les personnages sont désenchantés, malmenés mais combatifs.Un mêlange de solidarité et de violence irriguent ces jeunes gens : tendresse et douceur côtoient violence et passion.....
C'est le portrait interessant d'une jeunesse contemporaine qui se débrouille comme elle peut avec ses faiblesses , ses échecs, sa culpabilité, ses douleurs, ses failles , ses espoirs et sa générosité surtout.....Bref, la vie , quoi!
Un très bel opus découvert grâce à Babelio., qui interpelle !
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Une nouvelle petite chronique de la rentrée littéraire en cette mi septembre : en effet, il est plus que temps d'accélerer le mouvement vu le nombre de livres de la rentrée que je reçois et le peu que j'ai chroniqué jusqu'à présent.

Ce roman, encore une fois, est l'oeuvre d'une romancière française relativement peu médiatique, Frédérique Martin ( qui avait publié un précédent roman le vase où meurt cette verveine dont on avait pas mal parlé mais que je n'avais pas eu la chance de lire.

Sauf quand on les aime est un roman sur l'amitié, l'amour, la culpabilité. On pense beaucoup en le lisant, à un roman d'Anna Gavalda, "Ensemble c'est tout", vu que les deux récits mettent en scène des colocataires, qui vont essayer d'allier leurs différences culturelles et de personnalité pour combattre les épreuves de la vie et l'injustice. Mais "Sauf quand on les aime" est un peu plus réaliste, un peu moins mièvre et un peu plus inscrit dans le contemporain que le roman de Gavalda.

On n'élude pas dans le récit de Frédérique Martin la violence de la société, notamment dans la scène de départ qui se déroule dans un train,alors qu'une une jeune fille est agressée verbalement, devant le silence de tous les passagers, ou presque. Seule une femme osera réagir et s'interposer. Claire, elle, s'en veut de sa peur et de sa lâcheté, et pour se rattraper, aborde Tisha, la victime, et lui propose de venir chez elle, ou plutôt chez eux. Kader, Claire, Juliette, Tisha, et le voisin Monsieur Bréhel vont tenter de s'aider et de combler tous les bleus à l'âme qu'ils possèdent au fond d'eux.

Alors évidemment, on n'évite pas toujours les bons sentiments qu'on sentait venir très vite dans le roman et qui, avouons le, irritent parfois, et ce trop plein de gentillesse, assumée par l'auteur empêche parfois la crédibilité des situations, mais aime ce mélange de violence et de solidarité qui irriguent chacun des personnages du roman ...

Sauf quand on les aime touche par la grande tendresse qui sort de ce joli livre, qui mérite de se distinguer un peu de la prolifération des romans qui sortis depuis presque un mois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai été prise dans les filets de l'émotion avec ce livre que j'ai lu en quelques heures.
Quelle chaleur, quelle humanité dans ce petit monde de jeunes colocataires !
J'ai rencontré Claire, Juliette, Tischa, Kader et Monsieur Bréhel, tous différents, mais tous terriblement attachants.
Kader est fou amoureux de Juliette, mais Juliette en aime un autre... un autre qui ne l'aime pas ou plutôt pas comme elle aimerait...
Monsieur Bréhel, le voisin discret est secrètement épris De Claire, cette jolie et délicate violoncelliste qui aime... quelqu'un d'autre.
Ce livre est une histoire de vies croisées, une fiction arrachée à un monde contemporain difficile pour certain, où la violence, l'alcool et la drogue sont souvent les seuls recours ou échappatoires.
J'ai beaucoup aimé l'écriture franche, vraie, fluide et poétique de Frédérique Martin, mais aussi et surtout la bienveillance qui s'en dégage. Je pourrais encore épiloguer sur mon ressenti, mais je préfère vous laisser découvrir ce très beau roman.
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Troisième lecture de cette rentrée littéraire, et pas n'importe laquelle ... Une de celles qui vous marquent par sa beauté placée au même pied d'égalité que sa dureté.

Au fil des pages, on suit cette bande de bras cassés par la vie. Des écorchés vifs chacun à leur degré, chacun dans sa sensibilité, chacun dans ce qu'il a d'enfui au plus profond de soi. Les thématiques s'enchaînent: racisme, respect, vie professionnelle, vie privée, liaisons, isolement, art de la débrouille, et tant d'autres. Cela fait fouillis? Non du tout ... Cela représente juste le quotidien de beaux nombres de jeunes adultes. Et c'est peut-être là que le roman peut sembler brutal?

La lecture est violente certes ... Mais au final si on ouvre les infos locales, nous ne devons pas aller loin pour voir le même genre de faits ... Et c'est peut-être pour cela que certains trouveront le livre dur. La lecture est pour beaucoup un moyen d'évasion mais que faire quand elle nous renvoie au quotidien le plus proche de soi?

Quoiqu'il en soit, dur, parfois violent, parfois si touchant, parfois passionnel, parfois ... Beaucoup de qualificatifs pourraient être attachés à ce roman qui ne laisse pas de marbre, et qui au contraire laissera sa petite empreinte chez pas mal de gens. Une très belle réussite (il faut croire que cette rentrée est un bon cru?), même si le rapport nombre de pages/prix une fois de plus laisse à désirer.

Je n'ai décidemment pas grand chose à dire sur ce roman. Tout simplement parce que peut-être n'a-t-il pas besoin d'être décrit pendant des lignes et des lignes? Tout simplement parce qu'une fois refermé il se médite? Une petite perle de brutalité quotidienne et de sensibilité humaine.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Juliette, Claire et Khader vivent en colocation. Chacun, pour des raisons différentes, trouve un avantage à partager sa vie avec les autres. Ils se sont ainsi créés une nouvelle famille. Mais la rencontre imprévue De Claire et Tisha va tout bouleverser.

Parce qu'elle n'a rien fait pour la défendre contre cet inconnu qui agressait verbalement Tisha dans le train, Claire lui offre l'hospitalité. Elle regrette de ne pas être intervenue, de ne pas avoir eu le courage d'agir, face à cet homme si menaçant. Tisha accepte l'invitation et les deux jeunes femmes nouent une relation qui va les épanouir mutuellement. L'amour serait-il un remède au mal-être ? Pas certain, pour Khader dont les sentiments ne sont pas réciproques, ou pour Juliette. Ces deux-là ont choisi pour élu de leur coeur un Autre inatteignable.

Malgré les difficultés du quotidien, l'unité de ces quatre jeunes gens est indéniable. Elle est leur bien le plus précieux. Car ensemble, ils sont plus forts. Plus forts que la société, plus solides face à sa violence qui heurte de plein fouet les plus vulnérables : les femmes, les jeunes, les pauvres, les personnes âgées condamnées à la solitude. C'est un sentiment que Monsieur Bréhel, le voisin des colocataires, connait bien. Confrontés à l'absurdité et à la folie du monde, les héros de Sauf quand on les aime ne devront leur salut qu'à l'humanité qui les habite. Auront-ils en eux assez d'espoir et de force pour continuer à se battre, à y croire malgré tout ? Leurs emplois précaires sont un frein à leurs rêves, l'ascenseur social s'est bloqué au mauvais étage, il y aurait de quoi baisser les bras pour moins. de Toulouse à Tunis, entre larmes retenues et sourire doux-amer, le roman distille une petite mélodie qui ne vous quitte plus…

Si j'ai mis autant de temps à vous en parler, c'est parce qu'il m'est difficile d'exprimer à quel point ce roman m'a remué. J'ai été, dès le départ, en totale empathie avec les personnages. Les sujets que le roman aborde me parlent, ma sensibilité va naturellement vers ce genre de thèmes. Mais il ne s'agit pas que de cela. Au-delà d'une histoire bien faite, d'un « scénario » bien ficelé qui nous tient en haleine, il y a le talent d'une auteure que je viens de découvrir. Autant vous le dire, je suis encore sous le choc de cette rencontre. L'écriture de Frédérique Martin est à l'image de ceux qu'elle décrit : d'une fragilité sublime, d'une force vibrante. En fermant les yeux, j'ai presque pu entendre le violoncelle De Claire briser le silence de mon salon. J'ai eu envie que chacun de ces héros ordinaires s'en sortent, qu'ils puissent accomplir leurs rêves. Que la fatalité s'arrête au seuil de leur appartement. J'ai vécu durant deux jours avec eux, comme s'ils étaient mes amis. Ébahie, assommée par la beauté du texte, j'ai avancé dans ma lecture avec un sentiment croissant de tristesse et d'espoir conjugués. Car la leçon à tirer de cette histoire (si tant est qu'il y en ait une) réside dans le message qui traverse tout le livre et que je tairais, vous invitant à vous-même le découvrir.

Un incroyable coup de coeur, de ceux dont on se rappelle longtemps. Un roman à lire de toute urgence, comme on doit boire la vie… jusqu'à la lie !

http://manouselivre.com/sauf-quand-on-les-aime/
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Comment parler de ce roman? Je viens tout juste de le refermer.... je l'ai démarré hier après-midi...J'aurais pu laisser passer du temps pour en parler mais je n'avais pas envie de garder pour moi ça. Besoin vite de dire : Lisez "Sauf quand on les aime".
La première fois que j'ai lu Frédérique Martin j'étais toute naïve et ignorante, cette fois je me suis dit "attention elle va encore te retourner les tripes et tu vas finir en larmes"...
Quand j'ai commencé le roman je me suis dit " oulala ça sent la tragédie grecque, on va droit vers le drame y a rien à faire. c'est la Fatalité dans la ville rose...:D". Et c'est pas dans cette chose qui va se produire que se trouve la surprise, parce qu'on s'en doute depuis le début, ce sont les mots, les réactions des personnages, leur façon de répondre au drame...Cette écriture me chamboule, cette façon de décrire le sentiments, d'aller droit au but, de ne pas avoir peur d'être crue, de toucher là où ça fait mal et malgré tout avec une sorte de retenue...
A la fin même je me suis même dit " Mais il faudrait en faire un film!" Non pas que les bons romans doivent finir en film systématiquement mais dans celui là il y a je trouve par moment quelque chose de très cinématographique.



( et quand même, pensez aux mouchoirs...)
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Un superbe livre qui parle de notre temps, notre jeunesse, ses espoirs. Des baffes dans la gueule, des souvenirs, des envies, des rêves, entre l'optimisme d'un ailleurs meilleur et la désillusion de notre monde aujourd'hui. Des destins qui se croisent, qui se lient un temps ou qui s'écroulent tout simplement. J'ai adoré l'écriture, la force des mots, la force de la vie qui se détache de ce roman. Une histoire de quotidien, l'histoire de tranches de vies, une histoire qui fait tout simplement écho à nos vies.

Un roman qui n'a pas besoin d'une critique bien longue pour dire à quel point je l'ai aimé.
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Parmi les séries dont je ne ratais pas un épisode dans mon jeune temps (...) figurait Friends. Parmi mes romans de prédilection, sans grande prétention, on trouve Ensemble c'est tout. C'est ma lecture-bonbon, plusieurs fois relue, le week end, sous la couette. J'aime ses personnages qui n'ont rien en commun mais qui bâtissent une vie ensemble, au gré des rencontres et des difficultés. C'est donc tout naturellement que mon attention fut attirée par Sauf quand on les aime, autre récit mettant en scène des colocataires, un peu plus jeunes cette fois, guère plus de 20 ans, que rejoint parfois leur vieux voisin.

Là s'arrête la comparaison. Car si le roman d'Anna Gavalda, malgré les coups durs, se révèle n'être qu'une sucrerie (et je ne dis pas ceci négativement), celui-ci ne nous épargne pas une certaine violence, malheureusement d'actualité. Et ce d'entrée de jeu. Dans un train, une jeune fille est agressée verbalement. Tous les passagers, ou presque, se tiennent cois, regardant obstinément leurs pieds ou la vitre. Tous, sauf une femme qui, en s'interposant, permet à Tisha de s'échapper et met au passage en lumière l'absence de réaction des autres. Avec Tisha, on pénètre dans l'appartement De Claire, Juliette et Kader, trois jeunes adultes qui ont emménagé ensemble pour être moins seuls et joindre plus facilement les deux bouts, entre contrats précaires et petits boulots mal payés. de l'autre côté du mur, Mr Bréhel, la soixantaine bien sonnée, écoute leurs conversations et tombe plus ou moins amoureux du violoncelle De Claire. Tous composent comme ils le peuvent avec la solitude, avec leurs sentiments, pas toujours réciproques. Mais tous serrent les rangs lorsque le besoin s'en fait sentir.

Sauf quand on les aime est un roman sur l'amitié, l'amour, la culpabilité. Sur la vie que l'on rêve, celle que l'on subit, celle que l'on se choisit. C'est un roman qui donne parfois une grande claque (à laquelle je ne m'attendais pas du tout) et pique où ça peut faire mal, très mal. Mais c'est aussi un récit empreint d'une grande tendresse. de cette tendresse que l'on éprouve pour les autres alors qu'on se la refuse à soi-même. de cette tendresse que, tous, nous devrions nous accorder. C'est un roman qui montre que la vie est précieuse, qu'il faut en savourer chaque instant, et -comme le dit Trisha- remercier pour tout le bien qui nous arrive.
Il y a dans l'écriture de Frédérique Martin à la fois de la douleur, de la hargne, mais aussi de la douceur, de la tendresse, de la délicatesse. Elle donne l'impression, parfois, de nous comprendre, nous, lectrice (lecteur?), d'avoir compris ce qui nous travaille, ce qui nous chamboule, ce qui nous fait peur. D'avoir écrit pour nous, tant elle nous touche. Elle donne vie à des personnages qui ne peuvent qu'être attachants tant ils sonnent vrai et juste. Mention spéciale, pour ma part, pour Juliette. Celle qui intériorise, qui "se juge indigne d'être aimée" et qui pense que "ce qui est beau n'est pas fait pour durer, il faut sans cesse le ressusciter", celle qui voudrait ne pas faire souffrir comme elle a elle-même souffert.

C'est dur, violent, drôle, tendre, et beau comme la vie.
Seconde lecture de la rentrée littéraire, ce roman est un coup de coeur, sans aucune hésitation.
Il va de soi que je n'en resterai pas là concernant Frédérique Martin, tant sa plume m'a transportée, l'espace de quelques heures.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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On se prend le début du roman comme un coup de poing, à travers la violence des propos : "Tu n'es qu'une pute, espèce de macaque, une salope descendue de l'arbre. Et moi je suis le messager de Dieu. File-moi ton 06, file-le moi!". On se demande se qui se passe l'espace de trois secondes , où l'on est, avant de comprendre : dans un train, une femme se fait agresser par un homme. On pourrait refermer le livre, quitter ce train de l'enfer et retourner à nos occupations comme si de rien n'était. Pourtant, on continue la lecture, outré par le comportement de cet individu, finalement calmé par une passagère plus courageuse que tous les voyageurs du train qui regardent leurs chaussures et ferment leurs oreilles. le type disparaît du roman .
On descend à Toulouse avec la femme agressée (Tisha) et une des passagères qui n'a pas moufté (Claire). Contre toute attente, Claire propose à Tisha de l'héberger. Claire vit en coloc avec Juliette et Kader.

Peu à peu, les personnages se dévoilent. Ils ont la vingtaine, guère plus. Juliette est orpheline, ses parents ont eu un accident de voiture fatal. Elle a décidé d'emménager avec ses amis pour fuir la solitude de son studio où "il lui arrivait de s'avachir dans son canapé pour une heure et d'y passer plusieurs jours, se relevant seulement pour aller travailler". Kader se voyait conseiller en économie familiale mais il est intérimaire sur un chantier, depuis trop longtemps déjà. Claire joue du violon mais n'en vit pas, galère de petits boulots qui lui permettent "à peine de payer sa part de loyer et de courses au Leader". Tisha est barmaid.

Kader en pince pour Juliette qui en pince pour un autre. Claire et Tisha sont ensemble, même si Tisha pense (du moins elle le dit) qu'elle n'appartient à personne. A eux quatre, ils forment une sorte de famille. Ils ont pour voisin un vieil homme qui s'ennuie ferme, emmuré dans sa solitude malgré lui.
La solitude, c'est bien le dénominateur commun de ces personnages. Et la violence sous toutes ses formes, à laquelle ils doivent faire face.
Néanmoins, ce livre regorge d'humour. En particulier les répliques de Tisha, jeune femme "brut de décoffrage" qui ne se censure pas, surtout quand il s'agit de remettre Kader à sa place. Tisha est le personnage que j'ai trouvé le plus attachant des quatre, avec ses grands principes à l'emporte-pièce et sa sensibilité à fleur de peau. C'est sans doute elle la plus solide des quatre. du moins en apparence.

On se prend des claques dans ce roman et à l'instar des personnages, on n'en sort pas indemne. Heureusement, il y a la solidarité contre l'adversité qui permet de ne pas sombrer et d'avancer.

L'écriture est vive, les répliques font mouche et font rire, le langage moderne, la focalisation multiple. Il s'agit pourtant d'une histoire tragique, mais pas sans espoir. Un roman qui parlera à toutes les générations.

Une belle lecture de la rentrée littéraire.












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