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Critique de LoupAlunettes


Le début de l'histoire n'est pas ce à quoi l'on était prêt à s'attendre.



Nous sommes dans une rue, pas un verger enchanté, tout y est gris, l'allée du bonheur qu'elle s'appelle.

Rien ne dépasse et tout le monde semble trotter au même rythme.

C'est un pas de connivence, nous dit-on, une chose joliment sychronisée que les gens de cette rue partage, cela semble chouette.



Mais où est notre géant tout en couleur, celui de la 1ère de couverture?

Si il se cache dans les recoins d'un livre, ouvrons-le absolument car la posture très rigide des personnages n'est pas d'une joie communicative malgré ce qui est dit.

Peut-être faudrait-il demander à la famille imaginée par l'auteure Carole Martinez?

Aiment-ils les livres comme nous?



"Le père vend des habits et de la vaisselle. Il s'ennuie car la mode est au gris souris.

C'est triste de vendre de la grisaille. Vivement la prochaine vague de couleur! Il espère du gris bleu à l'automne.

Grâce à lui, ses enfants sont " dans le vent"... ils regrette les tissus si doux d'avoir été trop portés et les bols ébréchés de son enfance.

Alors il file au grenier!"...

Sur un petit regret, la mère filera aussi au grenier et le moment venu, les enfants aussi.

Qui y a t-il dans ce grenier qui puisse changer les couleurs du quotidien?

Les auteurs nous laissent un peu deviner.



La routine est rassurante mais étouffe les surprises spontanées du quotidien, comprend-on.

Il gagnera aussi un personnage de conte, le fameux géant. Son couple de géants ne se regarde plus comme au 1er jour, ne se supporte plus.

Les enfants de l'allée du Bonheur savent qu'ils habitent là, près de la forêt mais jamais n'en sortent.



Est-ce la marque d'un imaginaire indomptable qui se démarque du paysage et perce les envies des enfants?



Nous basculons d'un univers à l'autre sans vraiment comprendre si les géants sont le produit de l'imagination de Luce et Lucas.

La forêt prendra le sens de l'inconnu, à la lisière de la ville bétonnée et nous souhaitons savoir si l'univers des enfants viendra interragir avec celui du mari géant mis à l'indexe par son épouse.



Nous aimerions compâtir pour le géant chagrin brisé, qui va son chemin en pleurs, mais notre coeur est ailleurs, courtisé par les illustrations de toutes beauté de David Sala.

C'est ballot.



Notre regard caresse le lisse des personnage, jauge l'épaisseur rendu par la matière, les couleurs fraîches de nature illuminent l'oeil. Notre dessinateur n'a pas de coeur.

Pauvre géant.



Nous ne sommes plus dans la rue du Bonheur où les gens se disent heureux dans le gris mais dans une campagne très colorée où un géant y est malheureux.

Le bonheur, c'est compliqué finalement.



L'histoire prendra des allures de conte et contre toute attente, l'immense chagrin, malheureux comme les pierres, aveuglé par les larmes, viendra s'abattre sur la ville du Bonheur placée sur son chemin.



La suite sera plus qu'étonnante, le passage du géant provoquera une drôle de réaction chez la famille de Luce et Lucas.

À quelle conséquence peut-on s'attendre pour cette famille lorsque le " train leur passera dessus", lorsque le train train sera entièrement chamboulé?



C'est une histoire vraiment très originale que celle-ci, où les personnages décideront de recomposer, se découvriront autrement, finiront par s'épanouir sans un grenier à disposition.

C'est l'aventure d'une belle rencontre dans le concours malheureux.

Un effet papillon qui rendra service au final et permettra de voir plus loin.

Un album de toute beauté.
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