La plus grande mesure sociale de la Commune était sa propre existence en actes.
(à propos de Thiers)
Il n'y a rien de plus horrible dans le grotesque qu'un Tom Pouce qui affecte de jouer les Tamerlans.
C'est précisément en Amérique que nous pouvons le mieux voir comment le pouvoir d'État devient indépendant vis-à-vis de la société, dont, à l'origine, il ne devait être que le simple instrument.
C'est une révolution contre l’État lui-même, cet avorton surnaturel de la société, la reprise par le peuple et pour le peuple de sa propre vie sociale.
Ce ne fut donc pas une révolution contre telle ou telle forme de pouvoir d’État (...). Ce fut une révolution contre l’État lui-même, cet avorton surnaturel de la société; ce fut la reprise par le peuple et pour le peuple de sa propre vie sociale. Ce ne fut pas une révolution faite pour transférer ce pouvoir d'une fraction des classes dominantes à une autre, mais une révolution pour briser cet horrible appareil même de la domination de classe.
Dans une brève esquisse d'organisation nationale que la Commune n'eut pas le temps de développer, il est dit expressément que la Commune devait être la forme politique même des plus petits hameaux de campagne et que dans les régions rurales l'armée permanente devait être remplacée par une milice populaire à temps de service extrêmement court. Les communes rurales de chaque département devaient administrer leurs affaires communes par une assemblée de délégués au chef-lieu du département, et ces assemblées de département devaient à leur tour envoyer des députés à la délégation nationale à Paris; les délégués devaient être à tout moment révocables et liés par le mandat impératif de leurs électeurs.
L'unité de la nation ne devait pas être brisée, mais au contraire organisée par la Constitution communale; elle devait devenir une réalité par la destruction du pouvoir d’État qui prétendait être l'incarnation de cette unité, mais se voulait indépendant de la nation même, et supérieur à elle, alors qu'il n'en était qu'une excroissance parasitaire.
...le régime parlementaire, seul régime sous lequel un pur parasite d’État comme Thiers, un pur bavard, peut jouer un rôle politique. Dernière chose, et non des moindres, Thiers, ayant été le cireur de bottes historique de Napoléon, avait si longtemps décrit ses faits et gestes qu'il s'imaginait les avoir accomplis lui-même. La caricature légitime de Napoléon Ier était à ses yeux non point Napoléon-le--petit, mais le petit Thiers. En outre, de toutes les infamies commises par Louis Bonaparte, il n'en était pas une que Thiers n'eût appuyé, depuis l'occupation de Rome par les troupes françaises jusqu'à la guerre contre la Prusse.
"Nulle part les "politiciens" ne forment dans la nation un clan plus isolé qu'en Amérique du Nord, précisément. Là-bas, chacun des deux grands partis qui se relaient le pouvoir, est lui-même dirigé par des gens qui font de la politique une affaire, spéculent sur les sièges aux assemblées législatives de l'Union comme à celles des États, ou qui visent l'agitation pour leur parti et sont récompensés de sa victoire par des places." Friedrich Engels, il y a 130 ans
L'appareil d’État centralisé qui, avec ses organes militaires, bureaucratiques, cléricaux et judiciaires, omniprésents et compliqués, enserrent le corps vivant de la société civile, comme un boa constrictor.
Le bonapartisme est la forme la plus prostituée et dernière à la fois de ce pouvoir d’État que la société bourgeoise naissante avait entrepris de parfaire comme l’outil de sa propre émancipation du féodalisme.