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Critique de candlemas


Voilà bien le dernier best-seller à la mode ! 50 pages pour le Manifeste, et 50 autres pour divers avant-propos et autres textes de Marx et Engels... tombées dans un oubli volontaire : cachez donc ce sein que je ne saurais voir... nous chante la muse consumériste et libérale.
Et chacun (y compris moi) de s'exclamer en ce début de XXième : non, non, je l'ai lu, oui ,bon d'accord... mais je ne suis pas communiste !!! Pitié, ne me mettez pas dans la malle aux dinosaures avec les marionnettes de Krazucki et Georges Marchais !
Et pourtant... rien ne sert de nier que ce texte a posé les prémisses d'une révolution idéologique, qui a structuré les postures sociales et politiques, les relations internationales, sur près de 150 ans. Rien que pour cela, donc, ces 50 pages valent bien leur pesant d'Histoire.
Mais aussi, du point de vue philosophique, le Manifeste me semble être à la pensée marxiste ce que le bigmac est au repas traditionnel de thanks giving : sauf à préférer lire le Capital in extenso, le Manifeste est un assez bon résumé de la pensée Marxiste, quoique caricaturé et simplifié à l'extrême. On y retrouve la force de conviction de Marx, portée par un style indéniable. Sous le prisme d'une lutte des classes au niveau mondial, le Manifeste des communistes dresse un portrait -somme toute réaliste, pour l'époque- des rapports entre patronat et salariat, de "l'essence" du capitalisme, et fait le pari (plus risqué... comme L Histoire nous l'a appris depuis) que la lutte pour l'appropriation des moyens de production, l'abolition de la propriété privée et la paix mondiale aboutirait à "une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous"...
On passe certes du réalisme critique à une utopie de programme ; et Les prémisses de la "dictature du prolétariat" -dont on connnait depuis les dégâts- sont posées, mais non dans la lecture "diabolisante" et réductrice qui en a été faite par la bourgeoisie dominante de l'époque, et développée depuis.
Vraiment, qu'on y adhère ou pas, il reste très utile de lire ce bref exposé d'une idéologie politique, pour sa valeur historique, et pour la pertinence de la critique sociale qui y est posée... si les "solutions" proposées ne sont pas les bonnes, ou sont -comme toujours- dévoyées par les travers des hommes, cela n'invalide pas -même au XXième siècle, loin de là...- les problématiques soulevées...
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