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Critique de MartinServal


Évidemment, il s'agit d'un texte dont la lecture se justifie par sa simple importance historique, mais également par la nécessité de rétablir une certaine vérité.

Pointé du doigt comme le pire des régimes, principalement en raison des erreurs et des horreurs commises par les dirigeants qui ont un jour tenté d'appliquer cette doctrine, le communisme n'en reste pas moins une théorie économique avant tout, largement calomniée par nombre d'éditorialistes libéraux, et avec trop peu de défenseurs pour pouvoir espérer démystifier des légendes à la peau dure.

Ainsi, Marx et Engels rappellent que non, l'abolition de la propriété privée ne signifie pas la privation de tous les biens, et que c'est le capitalisme qui se charge de dépouiller la majorité de ses possessions. Qui peut encore être propriétaire de son logement aujourd'hui ? Cette inversion de situation est proprement incroyable : les capitalistes ont réussi à faire croire que les communistes priveraient les masses de leur propriété individuelle alors même que ce sont eux, les bourgeois, qui mettent en oeuvre leur propre affabulation.

De même, c'est le comble de l'hypocrisie que d'accuser les communistes de nier les nations, leur préférant l'unification des prolétaires de tous pays, quand l'on voit comme la mondialisation réalise, sans l'aide des communistes, ce rêve de monde globalisé sans patries.

Il est donc urgent de lire ou relire ce texte, d'une actualité incroyable (les passages concernant les dangers de la mondialisation n'ont pas pris une ride) pour quitter les mensonges écrits par les vainqueurs et remettre en perspective un idéal dont certains principes profiteraient assurément bien plus au plus grand nombre que les principes iniques du monde libéral.

Par souci de nuance, citons tout de même le principal défaut de ce texte, qui est d'ailleurs clairement revendiqué : c'est qu'il s'appuie exclusivement sur une vision matérialiste du monde, et refuse le débat d'idées aux points de vue philosophiques et religieux, considérant que les conditions de vie des prolétaires sont plus importantes que toute doctrine spirituelle ou philosophique. C'est probablement là que devrait se concentrer les vrais débats de fond.
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