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Critique de Laurence64


Mayotte et son statut de Département d'Outre Mer en cours (nous sommes en 2009), ses expatriés français, ses autochtones mahorais, ses clandestins comoriens.
Mayotte au crible du social et non carte postale de vacances réussies avec lagon, crabes, soleil. Pourtant y a du soleil et des nanas darladiladada… Et on s'en met jusque là de ces cinglants portraits au travers desquels Charles Masson échographie l'Île.

Ah le gérant du magasin SFR! Des claques!!! Que dis-je des claques? Un uppercut, un coup de pied dans les parties et dans son romantisme collégien ridicule étalé dans un journal intime (on le plaint le papier!). L'as de la bêtise, le Dieu de la complaisance pétainiste, le gratin de l'humain que l'on ne voudrait jamais côtoyer, lui qui se paye une histoire d'amour autochtone en cautionnant (dans le sirop) les pires injustices.

Le médecin dont la vie amoureuse hésitante s'écartèle entre île et métropole, par paresse, veulerie. Pas méchant dans le fond. Mais dont les actes parlent et ne disent aucun bien.

Le carré indispensable des femmes d'expatriés habitées par les muses. Peinture, sculpture, cuisine, broderie. Manque le macramé.
La sage femme qui arrive pleine de foi dans sa mission et va se heurter à une administration obtuse. Sans renoncer.

Les cons divers mais pas variés. le bientôt retraité qui veut épouser la bientôt bachelière pour aider. le cul, c'est une oeuvre de charité. L'adipeux qui craint la mise en place du RSA. Ben oui, si elles ont le RSA, elles seront plus difficiles à b… les autochtones, non?

L'exploitation sexuelle généralisée est aussi généralisée que le racisme ambiant.
Entre blancs et noirs. Entre Mahorais et Comoriens. Entre celui qui a et celui qui a moins ou n'a pas. Entre celui qui a moins et celui qui n'a rien. Celui qui n'a rien c'est ce clandestin en quête du paradis français où l'herbe ne sera pas plus verte mais qui espère mieux que ses Comores affamées. Qui débarque (ou se noie) chaque nuit.

Droit du sol c'est la dénonciation d'une France qui, en proposant un statut, exclut mieux et plus fort. Désormais, il convient d'expulser. Ce roman graphique n'est pas un prêchi-prêcha mais un témoignage qui s'achève dans l'apothéose d'une horreur ordinaire.

Monsieur Masson, si vous n'existiez pas je voudrais qu'on vous inventât.
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