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Citations sur Silences africains (3)

Jean Bedel Bokassa ordonna le massacre de trente mille éléphants par hélicoptère de combat et d'autres moyens. Il voulait aider son entreprise familiale , "La Couronne" , qui avait presque le monopole des exportations d'ivoire. Celles-ci, selon le docteur Iain Douglas-Hamilton, biologiste spécialiste des éléphants, faisaient largement appel à de l'ivoire illégalement importé du Zaïre et du Soudan. (Les éléphants du Zaïre découvrit-il, étaient eux aussi massacrés par les troupes gouvernementales). En 1980, après la chute de Bokassa, on annonça l'interdiction des exportations d'ivoire tant en République Centrafricaine qu'au Zaïre. Mais dans les deux cas cette interdiction n'était pas destinée à être appliquée et ne ralentit nullement le massacre.Avec la réouverture officielle du commerce de l'ivoire en 1981, comme le remarquait Douglas-Hamilton dans une intervention prononcée dans le cadre de la Conférence sur la protection de la nature à Bangui, fin 1985, la République Centrafricaine était le seul pays d'Afrique où la chasse à l'ivoire restait totalement légale, autorisée et opérationnelle .
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Avec sa population particulièrement clairsemée le pays tout entier compte moins de trois millions d'habitants (la République Centrafricaine), dont un tiers, selon les dernières estimations, concentrés dans les villes et agglomérations. La République Centrafricaine pourrait sembler un domaine rêvé pour les éléphants. Avant 1970, on estimait qu'ils étaient dans ce pays largement plus de cent mille, et jusqu'au milieu des années soixante-dix, date à laquelle les éléphants disparaissaient presque partout ailleurs, on espéra que cette région en plein coeur de l'Afrique resterait le dernier refuge de l'espèce. Au contraire, les animaux furent victimes d'un massacre organisé, et les exportations officielles d'ivoire en provenance de République Centrafricaine passèrent de quatre tonnes à cent soixante cinq tonnes en l'espace d'une année. En cinq ans seulement, ici, dans la partie est du pays, on pense que les quatre cinquièmes des éléphants furent abattus.
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En dehors des indigènes , le massacre attira des bandes de dangereux braconniers du Soudan ou du Tchad qui n'avaient plus d'éléphants à tuer dans leur pays. Les soudanais préféraient se déplacer à dos de chameaux et utiliser les armes automatiques récupérées à l'occasion des guerres qui ravageaient la région, tandis que les cavaliers du désert du Tchad s'en tenaient aux méthodes traditionnelles , sautant par derrière sur les grands animaux avant de leur percer les flancs ou de les estropier avec leurs longues lances acérées. (Sur trente deux animaux examinés par un groupe du Peace Corps en 1983, vingt cinq avaient eu les pattes coupées par des lances.)
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