Il y a quelque chose du paquet de bonbons colorés et délicieusement acidulés dans les recueils de nouvelles
De Maupassant : quand on en a gouté une, on a du mal à s'arrêter de piocher dans la diversité des parfums et saveurs de ces textes. C'est d'autant plus vrai avec ces «
Contes du jour et de la nuit » car chacune de la vingtaine de nouvelles que compte ce recueil ne faisant qu'une dizaine de pages, on se dit qu'une de plus ne peut faire de tort à sa ligne.
De ce bouquet de saveurs, je retiens le souvenir rémanent de celles qui chatouillent la gorge (dont la joyeuse bouffonnerie « Crime au père Boniface » et la grinçante « le lâche »), celles qui la piquent (« Parricide » ou la vengeance d'un enfant abandonné, ou encore « le vieux » qui n'en finit pas de mourir), celles qui font pleurer les yeux (le renoncement à la richesse pour « le bonheur », la détresse misérable du « Gueux »), celles qui restent coincées dans les dents (comme cette « Rose » qui s'avère l'être bien moins qu'elle n'en a l'air), et plus encore celle qui fait tout cela à la fois (« Adieu ») en traversant le gosier comme l'inexorable passage du temps.
Tant de vie en si peu de lignes, tant de drames en si peu de prose, tant de caractères en si peu de pages, pourquoi se priver ?
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