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Critique de paulmaugendre


Ce n'est pas en regardant le satellite terrien évoluer dans le ciel que Madame Lefèvre décide d'adopter un petit chien, un misérable clébard nommé Pierrot, mais parce qu'un individu malveillant s'est emparé nocturnement de quelques oignons dans son maigre potager.

Un délit qu'elle n'accepte pas. Que son lopin de terre soit ainsi pillé la révolte, aussi, conseillée par un fermier de ses voisins, et après consultation avec Rose, sa servante, elle prend la sage décision de posséder un animal susceptible de refouler les voleurs.

Seulement, son avarice lui interdit d'acheter un tel animal. Deux francs, c'est quand même une somme, surtout pour acquérir un chien qu'il faudra nourrir. C'est le boulanger qui un matin lui apporte gratuitement cette boule de poil dont un client désirait se défaire.

Seulement, ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'il faut régler une taxe. Une taxe créée en 1855 (et abolie dans les années 1970) afin de limiter le nombre d'individus canins, responsables de dégâts selon l'administration. Seulement, il faut mettre la main au porte-monnaie, payer huit francs, et comme celui de madame Lefèvre est en peau de hérisson, il n'est pas question de débourser une telle somme qui grèverait son budget.

Car madame Lefèvre, sous des dehors affichés de bourgeoise, est rapiat. Et pour cacher des origines campagnardes, elle porte des gants blancs recouvrant ses mains rouges d'ancienne fermière.

Alors, elle va se séparer de Pierrot, mais l'opération est délicate. Il existe une marnière non loin, qui est le cimetière des animaux encombrants. Pourquoi ne pas y plonger Pierrot ?



Inscrit dans les Contes normands, Pierrot est un conte foncièrement noir, mettant en exergue l'avarice supposée ou réelle des paysans cauchois, ou même des paysans en règle générale.

Il s'agit bien d'une étude de moeurs qui change des farces dites normandes dans lesquelles Guy de Maupassant excellait, jouant sur la dérision. Ici, c'est la noirceur de l'âme humaine qui est explorée et dévoilée.

Et l'on ne peut que s'apitoyer sur le sort de ce petit chien venu dans un foyer dans lequel il pensait trouver un accueil chaleureux mais qui s'est trouvé confronté à l'avarice d'une femme trop près de son argent pour avoir du coeur. Une triste réalité à laquelle ne pensait certes pas l'auteur lorsqu'il écrivit ces lignes (à moins qu'il n'agisse d'une histoire vraie) et qui prend une autre résonnance lorsque l'on sait le nombre d'abandons de chiens en période de vacances estivales.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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