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Critique de Allantvers


« La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit ». Ainsi Maupassant clôt-il par une pointe de lumière ce noir roman en mettant dans la bouche de Rosalie, la servante revenue soutenir dans ses derniers jours Jeanne, sa maîtresse moribonde, des mots de réconfort que cette dernière est bien en peine de savoir entendre.

Est-ce parce qu'elle est inapte à la résilience que la vie de Jeanne n'est qu'une suite amère de désillusions ? Il faut dire qu'elle n'est pas en reste de malheurs qui s'abattent sur elle les uns après les autres, et que de plus elle part de fort bas : de la jeune fille fraîche et pleine d'illusions, il ne reste plus rien vingt plus tard, après la découverte de la violence, de la duplicité, de la trahison, de la manipulation, et la confrontation au vide et à la mort.
L'eut-elle été, résiliente, que cela n'aurait que peu adouci sa condition de femme, bourgeoise engluée dans le bocage normand du début du 19ème siècle. Et l'on peine à la voir perdre chaque fois un peu de l'espoir qui lui reste, et qui s'amenuise au rythme des saisons.

Une relecture qui ranime et colore d'une teinte plus profonde les impressions laissées lors de ma découverte à l'adolescence et me confirme dans mon admiration De Maupassant, aussi virtuose dans le drame que dans la peinture de moeurs.
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