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Critique de Annatheque


L'histoire d'Une vie est l'histoire de Jeanne et pourtant ce n'est pas elle le personnage fort du roman. On évoque souvent la bêtise d'Emma Bovary, ce qui ne m'a jamais totalement convaincue, mais Jeanne m'a paru beaucoup plus bête qu'Emma. Elle ont en tous cas beaucoup de points communs : la Normandie, le XIXe siècle et la condition féminine qui va avec, l'insatisfaction et les désillusions qui font suite au mariage. Mais Emma est beaucoup plus intrépide que Jeanne, qui restera toute sa vie assez godiche. Rien ne semble jamais lui servir de leçon. Alors malgré les désillusions, elle est à la fin aussi naïve qu'à sa sortie du couvent. le personnage qui lui vole la vedette est celui de Rosalie, sa servante et soeur de lait (dont je me suis même demandée si elle n'était pas réellement sa demi-soeur et donc le fruit d'une infidélité de son père). Un autre personnage, pourtant très discret, reste également en mémoire une fois le roman terminé : Tante Lison. Elle est en quelque sorte ce qu'aurait pu devenir Jeanne si elle ne s'était pas mariée. Ce n'est qu'à elles deux qu'elles illustrent vraiment ce qu'était la condition féminine au XIXe siècle.

Mais je n'aurais pas correctement rendu compte de ce roman, si je ne vous disais pas qu'il y a pas mal de morts dans Une vie et même des meurtres. On accueille pourtant chacune de ces disparitions avec beaucoup d'indifférence, car aucun de ces personnages disparus n'était vraiment attachant. C'est finalement le meurtre d'une pauvre chienne qui m'aura le plus marquée (attention aux âmes sensibles, cette scène tirant le roman vers le gore est absolument insoutenable).

On sent bien que Maupassant règle ses comptes avec des choses qui ne nous concernent plus vraiment aujourd'hui : la noblesse de province et le pouvoir des prêtres. Mais il est bien plus convaincant quand il traite de la condition humaine. Son pessimisme est infini. Et la fin de vie telle que Maupassant l'écrit est d'une tristesse inouïe.
Lien : https://annatheque.wordpress..
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