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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Bruxelles – 22 mars 2016. Bruxelles, ma belle, tu fais désormais partie de cette litanie cauchemardesque de villes meurtries par le terrorisme, comme Paris – 13 novembre 2015, Madrid – 11 mars 2004, New York – 11 septembre 2001, et tant d'autres passées, et, malheureusement, à venir. Entre tristesse et colère (« ô rage ! ô désespoir ! »), et anxiété aussi, il faut bien le dire, quand le moindre bruit inhabituel en rue vous fait sursauter, quand une sirène de police vous fait à nouveau craindre le pire, ou quand vous hésitez à allumer la radio par peur d'entendre un nouveau cataclysme, sans parler de prendre le métro, au milieu de tout ça, donc, il me fallait m'évader des images de Zaventem et de Maelbeek qui tournent en boucle à la télé. Besoin de légèreté, de gaieté, de couleurs, d'excentricité, d'ailleurs et d'autre chose. Alors je me suis transportée à San Francisco, en relisant le premier tome de ces Chroniques, cultissimes pour les uns, détestables pour les autres.
Les Chroniques, c'était il y a presque 40 ans (je n'étais presque pas encore née), et le Vietnam était presque un mauvais souvenir. Désormais, l'amour est libre, les moeurs sont libertines, le sexe est révolutionné. Les homos s'affichent sans complexes et la ville déborde d'énergie. Au milieu de cette extravagance décadente, Mary Ann Singleton, 25 ans, fraîchement débarquée de son mortellement paisible Cleveland, est un brin désorientée. Elle trouve un logement (un refuge) au 28, Barbary Lane, immeuble dans lequel Mme Madrigal, la logeuse, veille sur ses quelques locataires comme une poule sur ses poussins. Une poule peu orthodoxe, certes, qui cultive ses plants de cannabis dans son jardinet...
Dans ce premier volume, nous faisons connaissance avec une galerie de personnages, dont ceux de la « famille » de Barbary Lane. Leurs histoires s'entrecroisent à bride abattue, les tranches de vie se succèdent au rythme effréné des épisodes d'un roman-feuilleton (ce que les Chroniques étaient à l'origine, publiées quotidiennement dans The San Francisco Chronicle).
N'attendez pas de longues descriptions sociologiques du Frisco de cette époque, d'études de moeurs ou de quelconques plaidoyers explicites, les Chroniques sont construites principalement sous forme de dialogues. A vous de vous créer vos propres images à partir de ceux-ci. Rassurez-vous, c'est très facile. Humour, amour, sexualités de tous bords (A. Maupin est gay, il sait de quoi il parle), drogues, mort, mystères et solitude, toute la panoplie de ce qui touche l'humain y passe. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : dans cet univers parfois désenchanté où on pourrait croire que les seuls paradis sur terre sont artificiels et où chacun cherche l'Amour ou, au moins, un sens à sa vie, tout n'est pas léger et optimiste.
Mais la liberté et la tolérance qui transparaissent auraient foncièrement déplu à ces grmbl@*&# de terroristes obscurantistes. Alors forcément, moi j'adore.
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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