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Critique de gerardmuller


galigaï/François Mauriac/ de l'Académie Française /Prix Nobel de littérature 1952
Ce roman paru en 1952 n'est pas le plus facile des oeuvres de Mauriac à comprendre dans son intégralité. En effet, tout au long de l'action qui se déroule à Dorthe petite sous-préfecture de Gironde, on s'interroge sur les motivations du personnage essentiel ( qui n'apparaît pas dès le début) qu'est Nicolas Plassac.. L'autre personnage essentiel est Agathe.
À Dorthe vivent quelques familles de riches propriétaires terriens et comme toujours chez Mauriac, la terre et ce qui l'entoure dicte leur conduite aux protagonistes, du moins pour la plupart.
Les Dubernet voit leur fille Marie, dix sept ans, flirter avec Gilles Salone le fils du médecin.
Agathe de Camblanes, la trentaine, la préceptrice de Marie est peut être aussi la maîtresse d'Armand, le père. C'est elle galigaï, l'entremetteuse, l'intrigante qui est amoureuse de Nicolas, l'ami d'enfance de Gilles Salone. C'est en souvenir de galigaï la mauvaise conseillère de Catherine de Médicis que ce surnom lui est attribué. Pour la petite histoire, rappelons que galigaï finira décapitée et brulée en 1617 en place de Grève à Paris.
Agathe a été mariée et abandonnée par son mari.
Machiavélique, elle va tenter d'agir sur Nicolas pour parvenir à ses fins. C'est « elle qui va lui révéler à la fois que la chair est triste, qu'il est capable de férocité comme les autres hommes, mais qu'au vrai, il n'a jamais aimé que Dieu. »
Mauriac, dans un style toujours aussi dépouillé pour ne pas dire minimaliste, nous offre des dialogues puissants et la bourgeoisie provinciale, par sous-entendus, est clouée au pilori à chaque chapitre.
Comme je le disais, Nicolas est un personnage ambigu et on se demande même s'il n'a pas des tendances homosexuelles. En effet, Gilles semble est une idole pour Nicolas et leur relation prête parfois à confusion.
Je viens donc de relire quarante ans après ma première lecture ce roman complexe et en fait c'est la dernière ligne et la postface qui apportent l'éclairage nécessaire à la compréhension.
Pour le style :
« C'était elle (Marie), l'enfant, qui s'abandonnait, et lui (Gilles) le chien-loup, qui restait très en-deçà des dernières caresses permises et qui, de ce jeune corps mystérieux, ne voulait connaître que le fruit ouvert de la bouche, que la gorge vivante qu'il couvrait toute de sa grande main. »
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