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Critique de Ladybirdy


Il y a une mère, Sibylle, esseulée entre les 80 à 100 heures de travail chaque semaine à l'hopital, son divorce qui la pousse encore plus loin où il faut oublier les cris, les rancoeurs, la haine de s'être mal aimés, mal compris, mal jugés. La fatigue est obsédante. La télévision allumée laisse les paupières ouvertes mais vides. Les bières noient le désarroi. Un énorme sentiment de gâchis, d'impuissance, de raté s'empare d'elle.

Il y a le fils, Samuel, 16 ans, énième victime de parents armés jusqu'aux os, témoin des cris, des rancoeurs et de la haine. Victime de la crise identitaire de l'adolescence. Déraciné de l'enfance, il plonge dans l'absurdité d'une jeunesse dépravée, en mal d'amour, en mal de repères.

Il y a le Kirghizistan, terre étrangère pour deux êtres devenus étrangers l'un à l'autre. Une mère et un fils en cavale vers une absolution, une randonnée de trois mois à cheval comme celle de la dernière chance pour se sauver l'un et l'autre.

Comment la nature peut-elle les rapprocher dans la forteresse qui les emprisonne l'un et l'autre ? Les silences sont empoisonnés, les mots cognent inexorablement dans le jugement. Samuel en veut tellement à sa mère. du départ de son père, de son apathie quotidienne, de ses idées folles comme cette randonnée en terre étrangère, hostile pour un ado fermé aux autres.
Si les mots ne peuvent briser ni le silence ni les maux, il faut les écrire.
Si le silence enchaîne les maux, il faut libérer une place pour que l'amour soit entendu.
Continuer n'est pas un jeu d'enfant.
Continuer n'est pas un chant d'amour.
Continuer n'est pas simple.
Continuer c'est bien plus qu'une crise identitaire, qu'une crise d'adolescence, c'est un chemin boueux qu'il faut ratisser pour laisser apparaître les fleurs, pour autant que quelque chose pousse à continuer.
Un très beau roman à échelle humaine qui renvoie à un message fort qu'aucun parent ne devrait oublier pour l'amour des siens.
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