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Critique de iris29


iris29
15 septembre 2021
Conçues une nuit d'ouragan, elles sont nées le même jour, dans le même hôpital : "soeurs d'anniversaire" comme le dit la maman de Ruth.
Il naîtra de cela , une amitié un peu à sens unique, un peu forcée, et toute leur vie, Ruth et Dana seront liées par des liens qui les dépassent. On ne peut pas faire familles plus différentes. Ruth est la dernière de quatre filles, elle vit dans une ferme, sa mère est bizarrement assez froide avec elle, aussi grande et longiligne que ses soeurs sont petites et plutôt trapues. Elle est attirée par tout ce qui est artistique et par Ray le grand-frère de Dana.
Dana , elle, vit dans une famille négligente, sa mère est peintre et son père passe son temps à monter des projets, engloutir le peu d'argent dont ils héritent, et à déménager. Ils ne s'occupent absolument pas de leurs enfants.
Des années 50 à nos jours , de leur naissance à leur cinquantaine, on suivra ces deux femmes si différentes, leur parcours universitaire, leurs amours, le sexe, la maternité, , leurs liens avec leur famille et la disparition d'une génération. Parcours de vie, lutte pour leurs droits, leur épanouissement, leurs différences, leur bonheur.
Du bancal, jaillira l'harmonie.
Au delà de ces deux familles, c'est toute une Amérique , qui se dessine sous nos yeux : le monde rural qui doit s'adapter ou disparaître, le poids de la religion, une sexualité " différente"...
C'est beau , dur, poignant comme la vie.
Joyce Maynard décrit magnifiquement l'amour, le premier amour, le non amour, la différence, l'acte.
Elle parle aussi très bien de la terre, de la nature.
Et elle décrit aussi très bien , les parents "négligents", les enfants livrés à eux-mêmes, ceux qui ne naissent pas dans la "bonne" famille vu leur sensibilité, ceux qui souffrent du manque d'attention, de gestes maternels..
Et au milieu ne coule pas une rivière , mais un secret, que le lecteur comprend très vite ou à peu près, parce que l'auteur le veut bien et nous donne des indices , comme des petits cailloux tout au long de la lecture. Il ne faut pas aborder ce roman en " Miss Marple", mais se laisser bercer, indigner, émouvoir, car du "bancal", jaillira l'harmonie.
Parce que la vie vous donne des cartes, l'important c'est après, comment vous jouez la partie. Il a suffi d'une personne bienveillante, pour que les filles de l'ouragan se construisent...
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