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Critique de le_Bison


Henry, 13 ans, vit avec sa mère, seule. Adèle. Un comportement un rien obsessionnel qui ne sort pratiquement plus de chez elle, se contentant de boites de soupe en guise de repas. Une vie de recluse depuis sa séparation. Plus d'amies, plus de rapports avec les autres, même les courses sont faites par son fils. D'ailleurs, fait exceptionnel en cette veille de grand week-end avant la rentrée scolaire, les voilà mère et fils au centre commercial pour faire le plein de fourniture scolaire.

Henry, devant le présentoir des magazines. Il aimerait bien feuilleter ce dernier numéro de Play-Boy. Parce qu'honnêtement, à quoi pense un garçon de 13 ans. Aux filles et au cul, uniquement. Et à leurs nichons. Henry qui croise le regard de Frank et qui s'impose dans leur voiture avec une casquette de Red Sox vissé sur la tête, une égratignure de sang séché sur le visage.

Ainsi commence ce long week-end du Labor Day. Une femme perturbée, un gamin obsédé, un homme évadé d'une prison fédérale où il purgeait une longue peine. Entre ces trois-là, une étrange alchimie va naître dans la chaleur étouffante de ce premier week-end de Septembre. Il fait chaud dans le Massachusetts, aussi brûlant que Frank et Adèle dans un lit. Une passion fulgurante, comme si Frank ne s'était évadé – pourtant en fin de peine – que pour croiser même fortuitement la voie d'Adèle. Et pendant ce temps, Henry n'a d'yeux que pour les nichons de ses camarades de classe.

Commence alors, à travers le regard d'un gamin de 13 ans, cet étrange week-end, où la passion de sa mère avec Frank va bouleverser à tout jamais sa vie. Comme celle de Frank qui en l'espace de quelques heures prendra la place d'un père absent, apprenant à Henry à tenir une batte de base-ball, cuisinant une succulente tarte aux pêches – un exploit même de faire la pâte compte-tenu de la chaleur de ce week-end, bricolant tous les travers d'une maison laissée un peu trop longtemps à l'abandon. Comme celle d'Adèle qui, depuis des années, trouvera enfin l'envie de sourire, de danser, de manger et de baiser. Comme celle de Henry qui découvrira une figure plus paternel que son vrai père qu'il ne voit qu'un samedi avec sa « nouvelle » famille mais qui découvrira aussi cet étrange sentiment qu'est la jalousie, ce sentiment de perdre l'amour de sa mère trop accaparé par l'amour de Frank.

Un roman qui se lit en un week-end de canicule, étrange et passionnant, comme passionné sous cette chaleur de fin d'été. Quelques jours où il ne se passe rien, mais quelques jours qui permettent d'entrevoir la beauté d'une âme, celle de Frank qui malgré ce si lourd passé, malgré son évasion et son avis de recherche, vit quelques instants d'une famille ordinaire, simplement par amour d'Adèle. Oui, en un instant, on peut tomber amoureux, un regard, un sourire, une évidence. L'amour ne prévient pas, et sans considération des actes passés.

« Long Week-End », aussi sucrée et acide qu'une tarte aux pêches encore tiède.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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