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Critique de horline


Ma lecture lointaine du contrat social m'avait laissée le souvenir d'un auteur profondément animé par le souci d'une société juste reposant sur la souveraineté de son peuple grâce à un pacte social qui garantirait à ceux qui s'y soumettent égalité et liberté entre ces citoyens.
J'étais loin de m'imaginer que le parcours désordonné voire chaotique tel que le décrit Claude Mazauric puisse accoucher d'un esprit aussi perspicace et novateur que celui de J-J Rousseau.
Car ce qui nous conté c'est un tempérament qui pourrait apparaître bohème et irrésolu à notre époque, nourri de rencontres et de découvertes opportunes pour qui est né roturier et sans appui.
C'est avant tout un jeune homme qui se laisse guider par le destin : Rousseau devient catholique moins par conviction que par opportunité, côtoie la noblesse en quête de reconnaissance de la richesse intellectuelle qu'il a su se construire lui-même… mais paradoxalement, bien que conscient de ses facultés créatrices, se révèle maladroit en pratique, incapable de mettre à profit les solides relations nouées dans ce beau monde. Ses maladresses lui permettent tout au moins de mieux observer le jeu des intrigues politiques et des dominations sociales.
Il renonce très vite à diverses propositions préférant « une obscure liberté à un esclavage brillant ». Avec un besoin impérieux et étrange d'indépendance qui ne s'affiche pas encore de manière éclatante, C. Mazauric expose ce qui ressemble à de longues années de flottement du jeune Rousseau.
La trajectoire de J-J Rousseau que j'ai découvert terriblement orgueilleux n'a rien de linéaire et ne préfigure en rien sa pensée politique, si ce n'est une enfance genevoise façonnée par le protestantisme qui imprègne durablement le jeune Rousseau d'une soif insatiable de connaissances et d'une réelle intransigeance face une société pervertie, corrompue. Parce qu'elle s'affranchie du monde connu, cette biographie suscite un réel intérêt. Sans apporter une mise en perspective et une analyse aigüe de la vie et de l'oeuvre de Rousseau, cette biographie plutôt courte se lit facilement. D'autant plus, que c'est avec un ton résolument enthousiaste voire désinvolte que C. Mazauric dresse le portrait de l'homme à défaut de présenter le philosophe. Un homme animé d'une volonté inébranlable d'apprendre et d'observer son environnement afin de se découvrir soi-même et de s'émanciper de ce monde.
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